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SERMONS.
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nos
a
apportez,
et
du
salut
que
nous
avons
par
sa
mort
et
resurrection.
Les
uns
se
persuadent
valloir
quelque
chose
[pag.
143],
et
la
dessus
despitent
Dieu
en
leur
orgueil:
comme
ceux
qui
ont
quelque
beau
lustre
de
iustice,
ces
devots
qui
contrefont
une
grande
sainctete,
et
comme
Angelique,
ceux-la,
di-ie,
se
ferment
la
porte,
et
n'ont
entree
aucune
a
Iesus
Christ:
car
ils
le
repoussent
aussi
bien
loin
d'eux.
Il
y
en
a
d'autres
qui
sont
nonchalans
et
ne
cuident
point
estre
iustes.
Efc
pourquoy?
Les
uns
sont
paillards,
les
autres
seront
larrons,
les
autres
seront
gens
yvrongnes,
dissolus,
contempteurs
de
Dieu,
en
sorte
que
les
petis
enfans
peuvent
estre
leurs
iuges.
Ceux-la
donc
ne
sont
pas
deceus
par
orgueil
et
outrecuidance,
mais
ils
sont
tellement
enyvrez
de
Sathan,
qu'ils
ne
pensent
point
a
la
vie
eternelle,
ils
s'abrutissent
du
tout.
Et
voila
pourquoy
il
est
dit
par
Salomon,
Bien
heureux
est
l'homme
qui
solicite
son
coeur.
Et
qui
slnduit
a
crainte
et
qui
se
reveille
pour
cognoistre
ses
fautes
et
povretez.
Ainsi
donc
nous
voyons
que
la
Loy
n'a
este
donnee
apres
la
promesse
pour
autre
raison
que
pour
nous
condamner,
a
fin
que
nous
cerchions
toute
nostre
iustice
en
Dieu
et
que
toute
la
louange
de
nostre
salut
luy
soit
rendue,
comme
elle
luy
appartient.
Notons
bien
donc
ceste
cause
finale,
car
voila
aussi
pourquoy
sainct
Paul
au
premier
chapitre
des
Ephesiens
[pag.
144]
deduit
ceste
matiere
tout
au
long.
Car
il
ne
passe
point
cela
en
un
mot,
mais
il
deduit
ce
mesme
propos,
comme
s'il
le
vouloit
entonner
en
nos
aureilles,
Afin,
dit-il,
que
la
gloire
de
Dieu
fut
cogneue,
et
que
luy
seul
soit
glorifie,
que
luy
seul
soit
cognu
iuste,
a
fin
que
nous
cognoissions
que
c'est
de
luy,
que
nous
tenons
tout.
Il
faut,
dit-il,
que
nous
cognoissions
que
sans
sa
pure
grace
nous
estions
tous
peris.
Voila
en
somme
a
quoy
Dieu
pretend
quand
il
nous
despouille
de
toute
opinion
de
nos
vertus,
c'est
qu'il
veut
estre
luy
seul
cognu
iuste,
et
que
nous
soyons
perdus
et
damnez
en
nousmesmes.
Et
ainsi
ceux
qui
s'attribuent
tant
peu
que
ce
soit
de
iustice,
comme
s'ils
avoyent
aide
a
Dieu,
comme
les
Papistes
s'appel
ent
cooperateurs,
il
est
certain
que
ceux-la
commettent
un
crime
plus
detestable
que
tous
les
larrons
du
monde.
Qu'est-ce
d'avoir
ravi
a
un
homme
or
et
argent
et
toute
sa
substance,
au
pris
de
ravir
a
Dieu
son
honneur
et
le
principal
qu'il
demande
et
qu'il
se
veut
reserver?
C'est
que
luy
seul
soit
cognu
iuste:
et
quand
des
povres
creatures
mortelles
ou
des
vermines
de
terre,
ou
il
n'y
a
qu'infection
et
puantise,
se
voudront
mettre
au
lieu
de
Dieu
pour
dire:
Tu
n'es
point
tout
quant
a
l'oeuvre
de
nostre
salut,
mais
nous
y
avons
aide.
Ne
voila
point
un
blaspheme
[pag.
145]
execrable,
quand
les
hommes
presument
d'apporter
quelque
portion
de
leur
iustice
Calvini
opera.
Vol
XXIII.
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