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Notons
donc,
quand
Dieu
nous
a
mis
en
un
corps,
qu'il
faut
que
nous
facions
office
de
membres:
comme
nous
voyons
que
le
pied
servira
a
la
main,
que
la
main
servira
a
l'oeil,
et
que
toutes
les
parties
du
corps
s'employeront
selon
leurs
proprietez
et
vertus:
que
le
tout
revienne
au
profit
commun.
Ainsi
nous
faut-il
garder
ceste
raison
et
droiture-la,
quand
Dieu
nous
a
unis
en
un
corps.
Cela
a
este
cogneu
des
povres
Payens,
qu'on
ne
sauroit
avoir
bonne
police
en
ce
monde,
quand
chacun
sera
addonne
a
son
profit
prive.
Si
la
main
se
vouloit
separer,
voire
s'abstenant
de
servir
au
reste
du
corps,
et
les
autres
membres
ainsi:
voila
beaucoup
de
pieces:
mais
cependant
elles
seront
mortes,
il
faudra
qu'elles
pourrissent
toutes.
Ainsi
en
est-il,
quand
les
hommes
veulent
tirer
au
rebours
de
ceste
communion,
laquelle
ils
doyvent
observer,
et
que
nul
ne
pense
au
bien
commun
:
mais
que
c'est
assez
qu'on
face
son
profit:
il
faut
a
la
fin
que
tout
aille
en
dissipation.
Mais
principalement
ceci
doit
estre
observe
au
regime
spirituel
de
l'Eglise,
comme
sainct
Paul
nous
le
monstre.
Car
il
n'y
ha
point
la
seulement
une
similitude
du
corps
humain:
mais
a
la
verite
le
Fils
de
Dieu
est
nostre
chef.
Et
c'est
de
luy
que
nous
sommes,
et
que
nous
avons
grace
et
vertu
en
telle
portion
et
mesure
qu'il
luy
plaist
nous
eslargir.
Puis
qu'ainsi
est,
apprenons
de
nourrir
paix
et
fraternite
entre
nous:
et
pour
ce
faire,
qu'un
chacun
s'employe
envers
ses
prochains:
et
que
nous
ne
soyons
point
tellement
affectionnez
a
nostre
avantage
particulier,
que
nous
ne
mettions
peine
de
servir
a
tous
ceux
avec
lesquels
nous
sommes
unis.
Et
que
nous
n'alleguions
point:
Et
qu'ay-ie
affaire
de
porter
un
tel
fardeau
qui
me
sera
pesant?
et
ne
m'en
puis
ie
pas
bien
passer?
Gardons
de
nous
retenir,
pour
nous
nourrir
ainsi
en
oysivete.
Car
selon
le
pouvoir
que
Dieu
nous
donne,
il
nous
oblige
quant
et
quant
de
servir
a
nos
prochains.
Et
pourquoy?
Car
nous
sommes
membres
d'un
corps:
il
ne
faut
point
amener
autre
raison
que
celle-la.
Ainsi
en
somme
nous
ne
pouvons
estre
du
trouppeau
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qu'un
chacun
ne
regarde
ce
qui
luy
est
donne,
afin
de
le
faire
profiter,
et
le
mettre
en
l'edification
commune
de
l'Eglise,
comme
S.
Paul
en
parle.
Quant
a
la
vie
humaine,
conversans
tellement
avec
les
hommes,
que
si
nous
en
recevons
profit,
que
nous
avisions
aussi
de
nostre
coste
de
n'estre
point
inutiles,
qu'il
y
ait
une
correspondance
mutuelle.
Or
est-il
ainsi
que
nul
de
nous
ne
se
peut
passer
de
ses
prochains:
que
un
homme
soit
tant
habile
qu'il
voudra,
si
faut-il
neantmoins
qu'on
luy
serve
en
beaucoup
de
choses.
Quand
il
cognoist
qu'il
ha
ainsi
besoin
et
necessite
du
secours
d'autruy:
faut-il
qu'il
se
retire
d'avec
ses
prochains,
et
qu'il
soit
si
delicat,
qu'il
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