22:70 chose il nous baille en la cene un enseignement tant certain et manifeste que sans nulle doubte il fault estre asseure que Christ avec toutes ses richesses nous y est presente non pas moins que sil estoit mis en la presence de noz yeulx et estoit touche de noz mains: et mesmes dune si grande vertu et efficace quil napporte pas seulement la a noz esperitz une confiance asseuree de la vie eternelle, mais aussi nous rend certains de limmorlite de nostre chair. Car elle est desia vivifiee par sa chair immortelle et communique en quelque maniere a son immortalite. Pourtant soubz pain et vin sont representez le corps et sang, affin que nous apprenions que non seulement ilz sont nostres mais quilz nous sont en vie et nourriture. Ainsi quand nous voyons le pain sanctifie au115) corps de Christ, souldain il fault concevoir ceste similitude que comme le pain nourrist soustient et conserve la vie de nostre corps, ainsi le corps de Christ est la viande et protection de nostre vie spirituelle: quand le vin nous est presente en sign du sang, nous avons pareillement a reputer qu telz fruictz quil apporte au corps nous les recevons spirituellement du sang de Christ. Or ce mystere comme il est ung enseignement de la divine largesse si grande envers nous, ainsi pareillement il nous doibt admonester que nous ne soions ingratz a une benignite si ouverte, mais que plustost nous lexaltions par telles louanges quil est convenable et la celebrions par actions de graces. Davantage que nous nous embrassions mutuellement par telle unite que les membres dun mesme corpz liez entre eulx mesmes sont conioinctz ensemble. Car nul aiguillon ne povoit estre donne plus aspre ne plus picquant a esmouvoir et116) inciter entre nous une mutuelle charite que quand Christ se donnant a nous ne nous convie pas seulement par son exemple a ce que nous nous donnions et exposions mutuellement lun a lautre, mais daultant quil se faict commun a tous il nous faict aussy tous un en soy mesmes. Des pasteurs de lEglise et de leur puissance. Puis que le Seigneur a voulu que tant sa parolle que ses sacremens soyent dispensez par le ministere des hommes, il est necessaire quil y ait des pasteurs ordonnez aux Eglises, lesquelz enseignent le peuple, et en publiq et en prive, de pure doctrine et administrent les sacremens et par bon 115) in. 116) ne plus picquant a esmouvoir et om.