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SERMON
CXIX
8
pistes
s'en
vont
a
l'esgaree,
et
ne
savent
que
c'est
qu'ils
font.
Et
pourquoy?
Car
Dieu
les
a
abandonnez,
comme
ils
en
sont
dignes,
il
faut
que
sa
vengeance
soit
comme
un
deluge
qui
les
couvre,
et
qui
les
mette
en
perdition,
puis
qu'ils
ont
mis
en
oubli
la
verite.
Or
de
nostre
part
nous
avons
Iesus
Christ
qui
est
le
soleil
de
iustice
lequel
luit
sur
nous:
il
ne
faut
point
donc
que
nous
ayons
icy
les
yeux
clos,
mais
cheminons
pendant
que
le
iour
nous
dure,
suivons
l'exhortation
qui
nous
est
faite,
et
que
nous
ne
soyons
point
coulpables
d'avoir
efface
a
nostre
escient
la
cognoissance
qui
nous
est
auiourd'huy
donnee.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
en
premier
lieu
de
ce
passage.
Or
quant
au
courroux
d'EMu,
notons
qu'il
n'est
pas
icy
blasme
comme
d'une
passion
exorbitante:
mais
c'est
une
indignation
bonne
et
louable,
d'autant
qu'elle
procede
d'un
zele
qu'Eliu
avoit
envers
la
verite
de
Dieu,
voyant
Iob
qui
se
veut
iustifier
en
sorte
qu'il
s'estime
iuste
par
dessus
Dieu.%
Les
amis
de
Iob
n'avoyent
point
ceste
cognoissanee-la
:
car
ils
debatoyent
contre
luy,
qu'il
estoit
un
meschant:
Iob
declare
que
non,
et
la
verite
est
telle,
mais
(comme
nous
avons
dit)
il
excede
de
mesure,
et
combien
que
sa
cause
soit
bonne,
il
la
gouverne
mal,
et
a
pris
une
mauvaise
procedure.
Eliu
donc
regarde
a
ce
que
Iob
s'estoit
par
trop
desborde,
et
qu'il
a
quelquefois
murmure
par
impatience:
et
en
cela
il
s'est
voulu
faire
iuste
par
dessus
Dieu.
Et
puis
il
se
fasche
contre
ceux
qui
entrepenent
une
mauvaise
cause
a
la
volee
et
n'en
peuvent
venir
a
bout,
et
demeurent
la
confondus
quand
ce
vient
au
besoin.
Voicy
donc
Eliu
qui
est
enflamme
d'ire,
mais
ce
n'est
pas
sans
cause.
D'autant
donc
que
son
zele
est
bon,
voyla
pourquoy
le
S.
Esprit
approuve
l'ire
et
le
courroux
qui
a
este
en
luy.
Or
cependant
il
nous
faut
noter
ce
mot
que
Iob
s'est
voulu
iustifier
par
dessus
Dieu.
Vray
est
que
son
intention
n'a
pas
este
telle,
'et
il
eust
mieux
aime
cent
fois
que
la
terre
l'eust
englouti,
ou
n'avoir
iamais
este
nay
au
monde,
que
d'avoir
pense
un
tel
blaspheme.
Et
defait,
nous
avons
dit,
toutes
fois
et
quantes
qu'il
s'est
desborde,
que
ce
n'a
pas
este
pour
faire
une
conclusion,
mais
il
a
iette
ses
bouillons:
comme
il
est
difficile
aux
hommes
de
se
retenir,
qu'il
ne
leur
eschappe
beaucoup
de
passions
souventesfois.
Voila
comme
Iob
en
a
este:
et
aussi
en
la
fin
tousiours
il
s'est
condamne:
et
s'il
y
avoit
de
la
faute,
ii
ne
l'a
point
voulu
excuser.
Comment
donc
est-il
dit,
qu'il
s'est
voulu
iustifier
par
dessus
Dieu?
Or
ce
mot
contient
une
bonne
doctrine
et
bien
utile
:
car
nous
sommes
icy
enseignez,
qu'en
n'y
pensant
point
noua
pourrions
souvent
blasphemer
Dieu.
Et
en
quelle
sorte?
Contestans
contre
luy.
Si
nous
ne
trouvons
bon
tout
ce
que
Dieu
fait,
voire
sur
tout
quand
il
nous
afflige,
il
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