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SERMONS.
692
quant
au
mot
de
Croire.
{Abram
donc
a
creu
a
Dieu),
c'est
a
dire,
Abram
a
receu
la
promesse
par
laquelle
Dieu
luy
avoit
certifie
que
Dieu
luy
estoit
Sauveur,
il
a
ambrasse
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
qui
luy
estoit
offert,
par
lequel
il
savoit
que
nous
sommes
reconciliez
a
Dieu,
combien
que
nous
meritons
de
luy
estre
ennemis,
et
qu'il
nous
face
la
guerre
mortelle,
d'autant
que
nous
sommes
pleins
de
peche
et
de
corruption.
Abram
donc
s'est
tenu
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
et
a
este
pleinement
persuade
que
c'estoit
le
vray
bien
par
lequel
nous
sommes
conioincts
et
unis
a
Dieu,
tellement
que
nous
sommes
participans
de
sa
vie
et
de
tous
ses
biens.
Yoila
le
Croire
d'Abram,
a
fin
que
nous
ne
le
prenions
[pag.
114]
pas
si
maigrement
comme
les
Papistes
font.
Or
en
somme
nous
voyons
que
iamais
on
ne
cognoistra
que
mut
ce
mot
de
Foy
et
de
Croire,
sinon
qu'on
viene
a
ceste
melodie
de
la
Promesse
et
de
la
Reception.
Et
qu'est-ce
que
Dieu
dit
tant
souvent
par
ses
Prophetes:
Ie
vous
appeleray
mon
Peuple,
et
vous
direz:
Tu
es
nostre
Dieu?
Voila
Dieu
qui
parle
le
premier,
et
c'est
a
luy
aussi:
car
quelle
temerite
seroit-ce
que
ie
m'ingerasse
de
venir
a,
Dieu
et
l'appeler
mon
Pere,
moy
qui
ne
suis
non
seulement
qu'un
povre
ver
de
terre:
mais
qui
ne
suis
que
peche
et
infection
pour
estre
damne
a
iamais,
lequel
Satan
possede
de
nature,
comme
nous
sommes
tous
sous
sa
servitude:
et
ce
pendant
que
i'appelle
Dieu
mon
Pere?
Et
les
Anges
mesmes
n'en
sont
pas
dignes
en
eux-mesmes,
et
ce
pendant
que
i'aille
usurper
un
tel
honneur?
Mais
quand
il
a
prononce
ce
mot:
Ie
suis
ton
Pere,
alors
ce
n'est
plus
audace
et
presomption
mauvaise
que
nous-nous
tenions
du
nombre
de
ses
enfans,
mais
c'est
une
saincte
confiance
par
laquelle
nous
ratifions
sa
verite.
Et
c'est
le
plus
grand
honneur
que
nous
luy
sachions
faire,
quand
il
a
dit
le
mot,
que
nous-nous
tenions
la
et
y
acquiescer
du
tout.
Yoila,
di-ie,
le
vray
croire,
tel
qu'il
nous
est
ici
monstre
pour
exemple
et
instruction
en
Abram.
Or
il
est
dit
que
cela
luy
a
este
repute
a
iustice
[pag.
115]:
et
que
c'est
Dieu
qui
luy
a
repute.
Il
nous
faut
maintenant
exposer
ce
mot
de
Reputer,
et
puis
ce
mot
de
Iustice,
en
comprenant
aussi
le
nom
de
Dieu.
Ce
mot
do
Reputer
emporte
ce
que
nous
disons
alouer
ou
mettre
en
conte.
Comme,
quand
un
homme
doit,
s'il
a
paye,
cela
luy
est
aloue:
ou
bien
si
en
deduction
de
ses
debtes
il
monstre,
i'ay
fait
ceci,
i'ay
fait
cela,
et
bien
tout
luy
est
aloue
en
sorte
qu'il
en
est
quitte.
Or
en
nostre
langage
francois
Imputer
se
prend
tousiours
en
mauvaise
part:
on
ne
dira
pas
qu'une
vertu
soit
imputee
a
un
homme,
car
le
mot
d'Imputer
emporte
quelque
reproche
et
quelque
coulpe:
on
dira,
cela
luy
sera
impute
ii.
faute.
Or
l'Escriture
a
un
mot
commun
tant
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