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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
III.
70
l'autre.
Celuy
qui
sera
le
plus
fin
et
le
plus
ruse,
sera
le
plus
habile
homme:
et
cela
est
comme
repute
a
vertu.
Et
pourquoy?
Car
chacun
s'esgare
en
ses
appetis
et
cupiditez,
voire,
tellement
que
ce
sont
autant
de
bandeaux
qui
nous
empeschent
de
regarder
a
Dieu.
Et
si
nous
n'y
pensons
auiourd'huy
:
si
est-ce
que
Dieu
n'oubliera
point
toutes
les
fraudes
et
malices,
les
trahisons
et
faussetez
qui
se
commettent
entre
les
hommes.
Car
il
a
prononce
que
s'il
y
ha
serment
qui
soit
entrevenu,
la
gloire
est
violee
d'autant:
et
on
se
mocque
pleinement
de
luy,
quand
on
fausse
sa
promesse.
Advisons
donc
qu'il
ne
portera
point
une
telle
iniure:
et
combien
que
nous
soyons
aveuglez
tant
et
plus,
qu'il
ne
fera
point
du
borgne
de
son
coste,
qu'il
ne
note
et
marque
tout
pour
le
faire
venir
en
conte.
Voila
ce
que
nous
avons
a
noter
pour
un
item.
Cependant
nous
voyons,
qu'il
n'y
ha
que
ceux
qui
font
des
contracts
licites,
qui
les
puissent
faire
comme
devant
Dieu.
Car
tous
les
meschans
qui
complottent,
voire
pour
s'aider
les
uns
les
autres
en
mal,
pour
renverser
toute
iustice,
pour
faire
des
traffiques
meschantes,
pour
machiner
des
violences,
pour
opprimer
cestuy-ci,
et
cestuy-la,
pour
se
maintenir
en
leurs
iniquitez:
tous
ceux
donc
qui
conspirent
ainsi,
il
faut
qu'ils
cerchent
comme
des
cachettes:
ils
n'ont
garde
de
se
monstrer
a
Dieu,
ni
cheminer
en
sa
presence:
mais
il
faut
qu'ils
le
retirent
plustost
de
luy:
non
pas
qu'ils
le
puissent
faire.
Mais
tant
j
a
que
les
meschans
s'endorment,
quand
ils
font
ainsi
leurs
complots
villains
et
detestables:
il
faut
qu'ils
se
tiennent
la
comme
en
tenebres,
et
qu'ils
fuyent
la
presence
de
Dieu
tant
qu'ils
pourront.
D'autant
plus
nous
faut-il
souvenir
de
ce
passage,
qu'en
toutes
nos
promesses,
en
toutes
nos
affaires
nous
y
allions
comme
devant
Dieu:
que
nous
sachions
qu'il
est
tousiours
prest
pour
recevoir
nos
contracts,
et
pour
en
estre
tesmoin,
pour
gouverner
et
conduire
le
tout,
voire
quand
nous
y
procederons
en
droit
et
integrite.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
noter.
Or
il
y
ha
maintenant
de
ceste
equite
que
garde
Moyse
quand
il
commande
aux
Rubenites
et
Gadites
de
venir
posseder
la
terre
avec
leurs
freres,
combien
que
desia
ils
eussent
leur
portion
outre
le
Iordain.
Par
ceci
nous
sommes
admonnestez
en
premier
lieu,
que
si
Dieu
nous
a
unis
en
un
corps,
il
ne
faut
point
qu'une
partie
se
retire
des
charges,
pour
dire:
Exemptons-nous,
et
laissons
faire
les
autres.
Mais
il
est
question
que
un
chacun
s'employe
en
commun
:
et
que
celuy
qui
pourroit
avoir
quelque
moyen
a
part,
ne
laisse
point
de
communiquer
avec
ses
freres,
et
de
prester
l'espaule
(comme
on
dit)
afin
de
porter
une
partie
du
fardeau.
Ceci
pourroit
estre
declare
plus
a
plein,
mais
il
suffira
d'en
avoir
un
recueil:
et
le
principal
est,
que
nous
le
puissions
bien
pratiquer.
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