21:69 69 PAR NICOLAS COLLADON. 70 Timothee. Il composa aussi son livre contre l'Interim, ou il monstre le vray moyen d'une bonne paix Chrestienne et de reformer l'Eglise, estre de demeurer en la parole de Dieu, qui est la doctrine des Prophetes et Apostres, et non pas de forger une religion de diverses pieces a la fantasie des hommes. Davantage il escrivit contre l'Astrologie ludiciaire, pour monstrer que telle curiosite n'est nullement convenable aux Chrestiens; comme la il deduit la chose bien pertinemment, combien que ce soit sans prolixite ennuyeuse. Or i'ay compris iusques ici les livres composez par luy depuis son retour iusques au commencement de l'an 1549. lesquels qui considereroit ne se pourroit tenir d'entrer en admiration, comment ayant les empeschemens ordinaires du ministere, il pouvoit trouver le loisir de dicter tout cela, ou mettre la main a la plume pour l'escrire. Mais encore y a il plus grand'matiere de s'esmerveiller, veu que cependant il n'estoit pas sans plusieurs autres grands destourbier. Ie laisse ses maladies quasi ordinaires, et aussi qu'il a veu sa femme souvent malade quelques annees avant qu'elle mourust (comme outre son enfantement bien dangereux a elle) depuis aussi, et l'an 1545, elle fut griefvement malade, et traina plusieurs mois avant que revenir a quelque convalescence: environ lequel temps aussi la femme de Viret tomba en une longue maladie dont finalement elle mourut. Ie laisse aussi que l'an 1546, il fut long temps persecute des hemorroides, iusques [c 7] a avoir un bien mauvais ulcere en ceste partie-la, et lequel depuis luy est revenu par fois. Ie laisse semblablement, que quand ses deux fideles compagnons Farel et Viret ont eu de ce temps-la des affaires fascheuses en leur ministere, il a tousjours tasche de porter une partie du fardeau, comme aussi eux ont faict le pareil devoir de fraternite envers luy. Mais mesmes en ces annees-la, il a eu souvent affaire pour empescher que la discipline ne fust enfreinte par des particuliers; et a souvent veu les choses prestes a aller en grand desarroy *) par la malignite, ou pour le moins dissimulation de ceux qui j devoyent remedier : ce qui le naVroit merveilleusement. Mesmes les choses en vindrent iusquesla, que le 16 de Decembre 1547, un tumulte tendant a sedition civile s'estant esmeu en Conseil des deux cens, il y entra a despourveu se iettant tout au travers des coups, et par sa presence appaisa les troubles. Or tout cela estoit pour le rendre inutile a ses estudes, n'eust este qu'il reprenoit tousiours courage au Seigneur, et esperoit contre esperance de voir quelque fruict plus paisible et plus grand de ses labeurs mesme en ceste Eglise. Ce qu'aussi 1) desordre F.