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SERMONS.
69O
que
nous
soyons
iustifiez
par
foy,
si
est-ce
qu'ils
ne
peuvent
recevoir
ny
accepter
que
ce
soit
du
tout.
Et
la
raison?
C'est
qu'ils
n'entendent
point
ce
mot
de
Foy,
ou
ce
mot
de
Croire.
Et
pour
le
bien
entendre
il
nous
faut
mettre
une
conionction
entre
la
Foy
et
la
Promesse.
Car
on
pourra
bien
chanter
a
une
voix:
mais
nous
n'aurons
point
une
melodie
parfaite,
sinon
qu'il
y
ait
plusieurs
voix
et
bonne
correspondance.
Ainsi
est-il
de
la
foy:
car
si
la
parole
de
Dieu
ne
precede,
et
que
la
foy
ne
s'accorde
avec
icelle,
il
n'y
aura
nulle
melodie.
Ce
sont
deux
choses
inseparables
que
la
Parole
de
Dieu
et
la
Foy.
Ainsi
on
parleroit
tant
et
plus
de
Croire,
et
cependant
tout
cela
seroit
comme
le
haut
Allemand
(comme
on
dit)
ce
seroit
un
mot
barbare,
comme
ii
est
entre
les
Papistes,
iusques
a
ce
que
nous
ayons
ce
point-la
qu'il
faut
que
Dieu
parle,
et
que
nous
ayons
les
aureilles
ouvertes
et
ententives
pour
[pag.
110]
obeir
et
acquiescer
a
son
dire.
Qu'est-ce
donc
de
Croire?
C'est
de
recevoir
ce
qui
nous
est
propose
de
la
bouche
de
Dieu,
avec
telle
reverence,
que
nous
soyons
la
retenus,
et
que
toute
doute
soit
excluso
de
nous.
Or
maintenant
il
faut
encores
venir
plus
outre:
car
Dieu
parlera
tellement
quelque
fois,
qu'il
ne
nous
profitera
gueres
de
l'escouter.
Nous
avons
veu
cy
dessus,
quand
il
a
parle
a
Cain,
et
luy
a
demande
ou
estoit
son
frere
Abel,
que
Cain
a
bien
senti
niaugre
ses
dens
qu'il
falloit
respondre
devant
son
iuge,
neantmoins
si
n'a-il
pas
laisse
de
gronder
et
de
se
despiter,
disant:
Qui
est-ce
qui
m'a
fait
gardien
de
mon
frere?
Adam
mesmes
a
bien
ouy
ceste
voix:
Ou
es-tu?
mais
il
a
este
saisi
d'espouvantement
et
d'effroy,
il
s'est
cache,
et
eust
voulu
trouver
quelque
abvsme
pour
fuir
la
presence
de
Dieu.
Il
ne
suffira
pas
donc
que
nous
recevions
la
parole
qui
nous
est
donnee
de
Dieu
en
telle
authorite
qu'elle
merite:
mais
il
faut
que
ceste
parole
soit
qualifiee,
c'est
a
dire,
il
faut
que
ce
soit
une
certaine
parole
pour
nous
faire
approcher
de
Dieu,
et
pour
nous
faire
participans
de
sa
bonte:
que
nous
ne
doutions
point
qu'il
nous
sera
Pere
et
Sauveur,
et
que
la
dessus
nous
ayons
la
hardiesse
de
le
reclamer,
et
nous
tenir
pour
ses
enfans,
et
avoir
nostre
refuge
a
luy.
Ainsi
donc
nous
voyons
comme
Abram
a
creu:
ce
n'est
pas
qu'il
ait
conceu
une
[pag.
l
i
i
]
opinion
fantastique
en
sa
teste:
car
la
foy
vient
de
l'ouye
(dit
sainct
Paul)
et
l'ouye,
de
la
parole
de
Dieu.
Abram
donc
a
ouy
et
a
este
enseigne
devant
que
croire.
Et
puis
ce
n'a
pas
este
d'un
homme
mortel
ou
de
quelque
creature:
mais
il
a
cognu
que
c'estoit
Dieu
qui
l'avoit
appelle
pour
estre
de
ses
enfans.
Or
cela
ne
suffiroit
point,
comme
nous
avons
dit,
mais
Abram
a
ouy
ces
mots:
Ie
suis
ton
loyer
tresample,
ie
suis
ton
"bouclier,
ie
suis
ta
deffense:
Calvini
opera.
Vol.
XXIII.
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