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SERMONS.
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que
le
tout
est
tellement
dirige,
que
nous
sommes
contrains
de
nous
en
esmerveiller.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
ce
n'est
point
sans
cause
que
ce
miroer
est
mis
devant
les
yeux
d'Abram:
car
en
cela
il
peut
conclure:
Si
Dieu
en
un
moment
a
rempli
tout
le
ciel
d'estoiles,
ou
au
paravant
il
en
estoit
vuide:
ne
pourra-il
par
aussi
remplir
non
seulement
ma
maison,
mais
tout
un
pais,
voire
et
plusieurs,
quand
il
me
voudra
donner
lignee?
Car
sa
vertu
n'est
point
amoindrie:
il
n'a
pas
este
une
fois
seulement
createur
du
monde,
mais
apres
l'avoir
cree
il
ne
laisse
pas
encores
tous
les
iours
de
le
conserver
miraculeusement.
Ainsi
donc
Abram
a
eu
comme
une
certaine
marque,
et
comme
un
gage
qui
lui
estoit
donne.
Et
en
cela
voyons-nous
que
Dieu
a
cognu
quelque
infirmite
en
luy:
non
qu'il
se
defie
de
ce
que
Dieu
avoit
prononce,
mais
pource
que
luy
estant
homme,
ne
pouvoit
pas
tellement
se
moderer,
qu'encores
il
ne
demandast
comment
il
seroit
possible
qu'en
sa
semence
toutes
les
nations
de
la
terre
seroyent
benites,
entant
[pag.
106]
donc
qu'il
y
a
eu
quelque
infirmite
meslee
parmi
la
foy,
ainsi
qu'hier
il
en
fut
traitte:
voila
pourquoy
Dieu
luy
adiouste
ceste
aide.
Et
ainsi
nous
avons
a
noter
"en
ce
passage,
comme
en
tous
autres,
que
Dieu
nous
supporte
en
nostre
fragilite.
Non
pas
qu'il
nous
faille
flater
de
nostre
part:
car
nous
avons
a
batailler
contre
toutes
nos
passions,
contre
nos
pensees
et
affections
mauvaises,
pour
donner
lieu
a
la
verite
de
Dieu,
et
pour
la
tenir
certaine
et
infaillible:
mais
quoy
que
nous
facions,
que
nous
ne
laissons
pas
d'estre
debiles
en
quelque
sorte:
et
si
ne
cognoissons
nostre
vice,
si
est-ce
que
Dieu
le
cognoist.
Que
seroit-ce
donc,
sinon
que
nous
fussions
espargnez
par
sa
bonte
infinie?
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
considerer
sur
ce
passage,
quand
il
est
dit
que
nostre
pere
Abram
a
este
conferme
en
Ia
parole
de
Dieu
et
en
sa
promesse,
comme
nous
experimenterions
tous
les
iours
le
semblable
en
nous,
sinon
que
nous
fussions
aveuglez
de
nostre
malice:
car
nous
ne
regardons
pas
de
si
pres
ne
si
diligemment
aux
oeuvres
de
Dieu
comme
nous
devrions.
Mais
si
nous
savions
faire
nostre
profit
de
tous
les
moyens
que
Dieu
nous
presente,
afin
de
nous
asseurer
de
se
promesses:
nous
verrions
que
s'il
a
espargne
son
serviteur
Abram,
comme
il
cognoist
que
nous
sommes
cent
fois
plus
fragiles,
qu'aussi
il
n'oublie
rien
de
son
coste
[pag.
107]
qui
puisse
servir
a
la
confirmation
de
nostre
foy.
Or
la
dessus
Moyse
adiouste
(Qu'Abram
a
creu
a
Dieu,
et
qu'il
luy
a
repute
ceci
a
justice).
Voici
un
passage
qui
est
assez
simple,
et
de
prime
face
on
ne
s'y
arresteroit
pas
beaucoup,
comme
aussi
les
Iuifs
sont
tant
aveuglez
et
stupides
qu'ils
ne
savent
pas
que
ceci
veut
dire.
Et
entre
les
Chrestiens
a
peine
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