23:684 la promesse fust ratifiee par le moyen qui estoit requis: mais pource qu'il a este trop hastif, Dieu luy dit, Non: il repousse ceste trop grande ardeur et vehemence. Non pas qu'il ne luy fust licite de requerir que le Redemptur luy fust monstre: mais il y a tousiours mesure, et nous faut quoy qu'il en soit, reposer eu la providence de Dieu: car il cognoit le temps opportun de faire ce qui nous est bon. C'est donc a nous d'estre quois et paisibles, et c'est aussi le propre de la foy, comme l'Escriture en parle [pag. 100]. En somme nous voyons que Dieu a ici monstre que la requeste d'Abram luy cstoit agreable quant a l'amour d'avoir lignee, sachant a quelle fin elle tendoit. D'autant qu'il y avoit quelque foiblesse, il y adiouste confirmation: car il le tire hors de sa tente, et luy dit: (Regarde les estoilles du ciel: si tu les peux nombrer, ta semence se pourra aussi conter). Mais s'il y a comme un nombre infini d'estoilles, tellement que la veue eu soit esblouye quand tu les voudras regarder: ainsi ta semence se multipliera d'une facon non accoustumee, en sorte que les hommes en seront esbahis, pource que cela surmontera leur sens et opinion. Or comme nous avons traitte cy dessus au chap. 12, ce passage ne peut estre expose que Iesus Christ ne soit constitue chef, et comme lien de la semence d'Abram: car nous verrons cy apres qu'Ismael a este engendre, toutesfois la promesse n'a pas este accomplie: si estoit-il fils naturel d'Abram pourtant, mais ii n'estoit pas fils naturel de la promesse, dit sainct Paul. Il ne faut donc point prendre ici une generation charnelle: mais il nous faut venir plus haut, c'est de savoir discerner entre les enfans d'Abram qui demeurent en leur ordre et en leur estat, et par ce moyen sont aussi recognus et avouez enfans de Dieu, et les enfans qui s'abastardissent, combien qu'ils soyent descendus de sa [pag. loi] race. Comme depuis quand Isaac a engendre Esau et Iacob: combien qu'Esau soit le premier ne, toutesfois il ne laisse pas d'estre reiette