13:68 des hommes soit cause des seditions et mutineries qui seslevent contre lEvangile, si estce quil nous fault regarder a nous et cognoistre que Dieu chastie noz faultes par ceulx qui aultrement ne veullent servir que Sathan. Ca este une complaincte ancienne que lEvangile estoit cause de tous les maulx et calamitez qui adviennent aux hommes. Desaict nous voyons par les histoyres que quelque temps apres que la Chrestiente fut espandue partout il ny eut quasi anglet de la terre qui ne fut horriblement afflige. Lesmotion des guerres estoit comme ung feu universel alume en tous pais. Les deluges dung coste, les pestes et famines de laultre, une confusion enorme dordre et de police, en sorte quil sembloit que le monde se deust plainement renverser. Nous avons pareillement veu de nostre temps, despuis quo lEvangile a commence destre remis au dessus, beaucoup de povretez, tellement que chacun se plainct que nous sommes en ung siecle malheureux, et y en a bien peu qui ne gemissent soubz le fardeau. Or en sentant les coups, nous debvons regarder a la main de celuy qui nous frappe, et debvons aussi penser pourquoy. La cause qui le meust a nous faire ainsi sentir ses verges, nest pas trop obscure, ne difficile a entendre. Nous scavons que sa parolle par laquelle il nous veult guyder a salut est ung tresor inestimable; en quelle reverence est il receu de nous, quand il le nous presente? Puis donc que nous ne tenons pas grand compte de ce qui est tant precieux a Dieu cest bien raison quil se venge de nostre ingratitude. Nous oyons aussi ce que Jesus Christ prononce, que le serviteur sachant la volunte de son maistre, et ne la faisant point, est digne de double chastiment. Puis que nous sommes si lasches a obeyr a la voulunte de nostre Dien, qui nous a este declairee plus cent fois que cydevant, ne trouvons point estrange sil se courrouce plus asprement contre nous, veu que nous sommes plus inexcusables. Quand nous ne faisons point profiter la bonne semence, cest bien raison que los chardons et espines de Sathan croissent pour nous poindre et piquer. Puis que nous ne rendons point a nostre createur la subiection qui luy est deue, ce nest point merveille que les hommes seslevent contre nous. A ce que ientendz, Monseigneur, vous avez deux especes de mutins qui se sont eslevez contre le Roy et lestat du Royaume: Les ungs sont gens fantastiques, qui soubz couleur de lEvangile vouldroient mettre tout en confusion. Les aultres sont gens obstinez aux superstitions de lantechrist de Rome. Tous ensemble meritent bien destre reprimez par le glayve qui vous est commis, veu quilz sattachent non seulement au Roy, mais a Dieu qui la assis au siege Royal, et vous a com-