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SERMONS.
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violence
meschante.
Car
on
se
deffendra
contre
un
Roy
et
contre
un
Prince,
s'ils
veulent
assaillir
ceux
qui
sont
paisibles,
et
qui
ne
demandent
que
de
vivre
en
amitie.
Ainsi
donc
qu'on
ait
tousiours
ce
regard-la
de
ne
se
point
faire
valoir,
et
n'appeter
point
la
substance
d'autruy:
ou
bien
quand
on
prendra
les
armes,
qu'on
regarde
ce
qui
est
ici
recite
d'Abram
[pag.
87],
afin
que
chacun
s'y
conforme.
Car
le
sainct
Esprit
ne
Fa
point
seulement
voulu
louer
de
ce
qu'il
n'y
a
eu
nulle
avarice
en
luy,
et
qu'il
a
mesprise
or
et
argent:
mais
il
nous
Ta
propose
comme
un
miroer,
afin
que
nous
apprenions
quelle
reigle
il
nous
faut
ensuyvre
pour
en
faire
ainsi.
Nous
pourrions
avoir
des
excuses
frivoles
pour
nous
couvrir
si
nous
avons
pille
et
ravi
de
tous
costes:
mais
tout
cela
ne
nous
servira
de
rien
si
nous
ne
nous
conformons
a
l'exemple
de
nostre
pere
Abram.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
sur
ce
passage.
Or
Abram
ne
se
contente
pas
de
respondre
simplement
au
roy
de
Sodome:
mesme
il
iure,
et
dit
qu'il
en
a
iure
desia,
afin
qu'on
ne
barguigne
plus,
et
que
toutes
broches
soyent
coupees,
et
qu'on
ne
dise
plus:
Et
si
feras,
il
vaut
mieux
ainsi:
il
dit:
Pai
leve
ma
main
au
Dieu
vivant.
Or
ceste
facon
de
parler,
de
lever
la
main,
est
d'autant
que
les
hommes,
selon
qu'ils
sont
grossiers
et
terrestres,
ont
besoin
de
s'advertir
par
quelque
signe
quand
ils
iurent,
que
c'est
comme
appelant
Dieu
en
tesmoin
et
pour
iuge.
Il
est
vray
que
le
mot
l'emporte
assez
de
soy,
quand
nous
dirons
:
Ie
proteste
devant
Dieu,
ou
Que
Dieu
me
soit
tesmoin,
ou
Que
Dieu
me
punisse.
Quand
nous
userons
de
ces
formes
de
parler,
les
cheveux
nous
doivent
dresser
en
la
teste
si
nous
menions,
ou
que
nous
usions
de
tromperies.
Car
Dieu
ne
se
[pag.
88]
renoncera
point
soy-mesmes
pour
accorder
a
nos
mensonges,
et
il
faudroit
que
sa
maieste
fust
aneantie.
Car
sa
verite
luy
est
aussi
propre
que
son
essence
immuable.
Les
mots
donc
emportent
assez
de
soy:
mais
nous
sommes
si
pesans,
s'il
n'y
a
quelques
aides
pour
nous
soliciter,
et
quant
et
quant
pour
nous
faire
trembler
de
la
maieste
de
Dieu
quand
nous
iurons,
que
voila
pourquoy
de
tout
temps
l'usage
a
este
entre
les
hommes
de
lever
la
main,
et
Dieu
les
a
conduicts
a
cela.
On
a
donc
leve
la
main
en
serment
solennel,
comme
en
faisant
nos
prieres.
Quand
nous
leverons
les
mains,
c'est
autant
comme
si
nous
appellions
Dieu
a
ce
qu'il
luy
plaise
descendre
du
ciel
pour
nous
secourir
:
non
pas
qu'il
change
de
lieu
ne
de
place,
mais
qu'il
espande
sa
vertu
tellement
que
nous
la
sentions
nous
estre
presente
au
besoin.
Voila
donc
comme
par
la
ceremonie
et
le
geste
exterieur
nous
monstrons
que
les
prieres
nous
conioignent
a
Dieu,
et
qu'elles
font
que
nous
entrions
au
ciel
par
foy,
et
que
Dieu
aussi
de
son
coste
descende
vers
nous,
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