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de
payer
un
huitieme,
que
les
autres
un
disme.
Quoy
qu'il
en
soit,
ce
mot
de
disme
a
este
fort
commun
et
vulgaire
a
toutes
nations:
et
les
Princes
et
seigneurs,
comme
i'ay
dit,
depuis
que
l'Evangile
a
este
receu
ont
applique
une
partie
des
dismes
a
nourrir
les
ministres
de
la
Parole,
comme
aussi
c'est
bien
raison,
ainsi
que
dit
sainct
Paul,
que
si
ceux
qui
ont
este
ministres
de
l'autel
en
l'ancien
Testament
ont
este
nourris,
ceux
qui
sacrifient
auiourd'huy
a
Dieu
d'une
facon
plus
excellente,
c'est
qui
luy
acquierent
les
ames
pour
luy
en
faire
sacrifice,
que
ceux-la
soyent
aussi
bien
substantez:
et
combien
que
Dieu
n'ait
point
qualifie
comment
ne
de
quel
revenu
on
les
doit
nourrir,
si
est-ce
que
la
loy
y
est.
Or
donc
depuis
que
Dieu
a
este
cogneu
par
la
predication
de
l'Evangile,
et
qu'il
a
este
dresse
quelque
ordre
et
police
de
Chrestiente
[pag.
77],
on
a
applique
la
une
partie
des
dismes.
Et
en
cela
voyons-nous
la
faussete
du
Pape
et
de
tous
les
siens:
car
quand
ils
traittent
en
leurs
Canons
du
droit
des
dismes,
ils
prennent
cela
comme
s'il
leur
estoit
transfere
apres
que
Iesus
Christ
a
mis
fin
a
la
sacrificature
de
Levi.
Cela
ne
sont
que
mensonges
et
faussetez,
et
ils
falsifiant
l'Escriture
saincte,
et
la
corrompent
meschamment.
Car
nous
voyons
a
l'opposite,
comme
il
a
este
monstre,
qu'on
s'en
est
passe
longtemps,
qu'on
ne
savoit
que
c'estoit
de
payer
dismes
en
vertu
de
la
Loy
de
Moyse:
et
les
payoit-on
tousiours,
ou
a
l'Empereur,
ou
a
quelques
seigneurs
particuliers.
Mais
maintenant
puis
que
la
chose
a
este
ainsi
ordonnee
(moyennant
que
l'abus
n'y
soit
point,
et
qu'on
ne
face
point
a
croire
contre
toute
verite,
que
cela
est
procede
de
l'Escriture
saincte:
mais
qu'on
le
prenne
pour
une
police)
qu'on
retienne
la
reigle
que
met
S.
Paul:
c'est
assavoir
de
ne
frauder
un
boeuf,
quand
il
travaille
pour
nostre
nourriture:
par
plus
forte
raison
ceux
qui
annoncent
la
doctrine
de
salut,
qui
sont
ordonnez
en
un
estat
si
excellent,
ce
n'est
pas
raison
qu'on
les
prive
de
leur
boire
et
de
leur
manger,
mais
qu'ils
doivent
bien
estre
salariez.
Or
comme
i'ay
dit,
quand
les
dismes
et
choses
semblables
sont
appliquees
a
bon
usage:
il
ne
faut
point
aller
cercher
par
le
menu
pourquoy
cela
se
[pag.
78]
fait.
Comme
il
y
a
des
phantastiques
qui
voudront
renverser
tout
le
monde,
qui
diront,
O
ce
n'est
pas
maintenant
la
saison
de
payer
les
dismes:
et
puis
qu'on
a
abuse
d'une
telle
chose,
il
ne
faut
plus
que
cela
demeure.
Il
faudroit
donc
tout
racler
a
leur
dire:
car
il
leur
semble
que
la
Chrestiente
gist
en
faisant
changer
de
couleur
au
soleil
et
a
la
lune.
Mais
comme
i'ay
dit,
s'il
y
a
chose
qui
soit
a
corriger,
qu'il
y
ait
quelque
opinion
fausse
que
les
papistes
ayent
introduite,
que
cela
soit
aboli.
Et
cependant
qu'on
se
tienne
a
ce
qui
est
bien
institue
:
c'est
assavoir
que
les
dismes
et
choses
semblables
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