49:671 671 SERMONS 672 HUITIEME SERMON. 1. COR. Chap. X v. 19.24 Nous avons veu dernierement la doctrine que nous monstroit sainct Paul, quant au vray usage des Sacremens, c'est que nous devons estre tellement alliez et conioints a Dieu que nous soyons separez de toutes abominations qui sont contraires a son service, et n'y peuvent convenir. Pour monstrer cela, il alleguoit que ce n'est pas en vain que les Sacremens nous sont ordonnez: mais qu'ils emportent un lieu naturel entre Dieu et les hommes : comme on le voit par les figures anciennes de la Loy, et comme nous en avons plus ample declaration en l'Evangile. Mais la dessus on pouvoit faire une question, Si en participant aux superstitions des incredules nous sommes enveloppez parmi leurs idolatries: car ce n'est rien du tout ce qu'ils font: il n'y a que vanite et mensonge. Quant aux Sacremens qui nous sont donnez de Dieu et de nostre Seigneur Iesus Christ c'est bien autre chose: et ne se faut point esbahir s'ils ont une telle vertu comme il en a este parle: car le S. Esprit y besongne: ce ne sont pas figures vaines ne frivoles, mais Dieu est la pour accomplir ce qu'il figure. Il n'est pas ainsi des superstitions, ce ne sont que des badinages, et les homme s'abusent a des tromperies de Satan. Il sembleroit donc quand un homme se meslera parmi les idolatries, que cela n'emporte ne froid ne chaud, comme on dit: pour ce qu'il n'y a nul effet, et que les idoles ne sont rien: mais les hommes ont controuve cela a leur fantasie. Or sainct Paul la dessus respond. Il est bien vray que l'idole n'est rien: mais il faut regarder l'intention des hommes. Car ceux qui inventent ainsi, et controuvent des services nouveaux, Sacrifient au diable et non pas a Dieu. Il s'ensuit donc qu'on est comme attache a la servitude de Satan: quand on ^'accouple avec les Payens et gens profanes, qui convertissent ainsi la verite de Dieu en mensonge. Voyla donc ce que sainct Paul respond la dessus, et couppe broche a ceste subtilite qu'aucuns (comme ie vien de dire) pouvoyent amener alors pour leurs excuses: comme nous scavons que les hommes auront tousiours ie ne scay quoy pour fuir leur condamnation, et aiment mieux se monstrer effrontez, que d'avoir la bouche close: tellement que tousiours ils replicqueront contre Dieu en se rebecquant. S. Paul en un mot declare que tout ce que les hommes pourront ici caviller, ne sera rien. Car voyci Dieu qui a institue son service, et a declare quand