49:670 nous avons de cognoissance d'avoir este recueillis au corps de nostre Seigneur Iesus Christ? Voyla a quoy S. Paul a pretendu. ll est vray qu'il met notamment Israel selon la chair, pour ce qu'il n'estoit point besoin de ce temps la d'adherer a toutes les ceremonies de la Loy. Et sainct Paul ne leur propose aussi cela, sinon que comme une chose morte, voire quant a l'usage: car les sacrifices ne devoyent plus estre en usage. Sainct Paul donc monstre que le peuple d'Israel n'estoit plus comme auparavant, ascavoir comme un peuple choisi de Dieu: et combien qu'il se feist a croire du contraire, que neantmoins ils n'avoyent plus sinon des titres charnels, et que ce n'estoit plus qu'un masque. Voyla donc a quoy sainct Paul a regarde: mais cependant son intention principale est de monstrer (comme ji'ay desia dit) que si les Sacremens qui nous sont ordonnez par nostre Seigneur Iesus Christ, et desquels l'usage doit estre permanent en l'Eglise iusques en la fin du monde, nous obligent de nous separer de toutes pollutions, que nous devons bien aussi cognoistre comme ii nous approchent de Dieu : et que pourtant il nous faut bien contempler la maieste qui y est. Et comment cela se fera-il? En faisant la comparaison dont il use, de nous avec les Peres anciens qui ont este sous la Loy. Car combien qu'ils n'eussent que des figures qui estoyent pour monstrer Iesus Christ de loin, et comme en son absence: si est-ce qu'ils ont este conioints a Dieu, et a falu qu'ils s'appliqua8sent a son service, et ne fussent point meslez parmi les pollutions des Payens. Par plus forte raison auiourd'huy il nous faut sanctifier, et non pas en ceste facon ancienne par ceremonies, mais en pure verite. Et d'autant qu'il s'approche de nous, que nous luy respondions de nostre coste, et qu'il n'y ait nulle feintise en nous: car auiourd'huy nous ne sommes point seulement comme les Levites, portans les vaisseaux du temple: mais nous sommes les vaisseaux mesmes du temple, nous sommes mesmes les temples de Dieu, nous sommes les sacrifices. Puis qu'ainsi est donc, c'est bien raison qu'un chacun de nous se conserve tellement impollu, que Dieu soit honore au milieu de nous: et que non seulement nous facions cela un chacun a part soy, mais que nous en rendions devant les hommes une telle confession et un tel tesmoignage que Dieu requiert de nous. Or nous nous prosternerons devant la maieste de nostre bon Dieu, etc.