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SERMONS
68
Boit
honore,
et
que
le
mal
soit
purge:
c'est
quand
nous
serons
rudes
et
aspres
pour
nous
tenir
en
bride,
et
que
si
nous
.voulons
reprendre
les
autres,
que
nous
condamnions
en
premier
lieu
tous
nos
vices,
et
que
nous
monstrions
qu'il
nous
desplaisent,
et
que
nous
cerchons
le
remede
entant
qu'en
nous
est.
Voila
donc
comme
nous
devons
estre
iuges
de
nos
prochains:
c'est
apres
nous
estre
condamnez
en
premier
lieu.
Or
il
n'y
a
pas
seulement
ici
une
admonition
pour
le
passe:
mais
pour
l'advenir.
Sainct
Paul
donc
ne
dit
pas
ici,
Regarde
que
tu
as
failli
d'autres
fois:
mais
il
dit,
Megarde
que
tu
pourras
estre
tente.
Et
de
faict
il
nous
faut
tousiours
cheminer
en
crainte
et
solicitude:
non
pas
que
nous
ne
soyons
tousiours
appuyez
sur
la
grace
de
nostre
Dieu:
mais
il
ne
faut
pas
estre
nonchalans
:
car
la
foy
n'emporte
pas
que
il
nous
chaille
de
rien:
mais
plustost
comme
sainct
Faul
nous
monstre
au
2.
chap.
des
Philippiens,
d'autant
que
nous
ne
pouvons
rien
de
nous,
et
qu'il
faut
que
Dieu
nous
conduise
par
son
S.
Esprit,
et
apres
nous
avoir
donne
le
vouloir
qu'il
nous
donne
aussi
la
vertu
d'executer.
D'autant
donc
que
nous
tenons
tout
de
Dieu,
voila
pourquoy
il
nous
faut
cheminer
en
crainte
et
solicitude.
Et
ainsi
en
considerant
nos
fautes
passees,
et
regardant
encores
quelle
est
nostre
condition
a
present,
nous
avons
tousiours
occasion
de
baisser
les
yeux,
vray
est
que
cependant
Dieu
nous
fait
la
grace
d'estre
iuges,
encores
que
nous
meritions
d'avoir
la
bouche
close,
quand
ii
veut
que
nous
ayons
le
courage
de
maintenir
le
bien
et
condamner
le
mal.
Mais
cependant
si
faut-ii
avec
humilite
que
nons
apprenions
ici
de
redarguer
les
fautes
que
nous
avons
desia
condamnees
en
nous,
voyans
que
de
iour
en
iour,
d'heure
en
heure,
de
minute
en
minute,
nous
pourrions
tomber.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
que
nous
ayons
pitie
de
ceux
qui
faillent:
car
ce
nous
sont
autant
de
miroirs
de
nostre
fragilite,
d'autant
que
nous
voyons
la
quels
nous
sommes,
sinon
d'autant
que
nous
sommes
maintenus
par
la
grace
de
l'Esprit
de
Dieu.
Qui
plus
est,
en
admonnestant
ceux
qui
ont
failli,
encores
pouvons-nous
offenser
Dieu
en
cela
(comme
nous
avons
declare)
si
nous
y
sommes
excessifs,
et
qu'il
y
ait
une
rigueur
trop
grande
'et
sans
humanite.
Combien
donc
que
ce
soit
une
vertu
a
priser
que
l'admonition
que
nous
ferons
a
nos
prochains:
tant
y
a
que
si
nous
y
sommes
intemperans,
tout
cela
tournera
en
vice,
sinon
que
nostre
Seigneur
nous
retienne
en
sorte
que
nous
soyons
moderez
pour
ne
point
decliner
a
ces
deux
vices,
que
fay
desia
touchez
par
ci
devant.
Voila
donc
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir
quant
a
ceste
sentence
de
sainct
Paul.
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