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SERMON
CXXIV
68
II
est
vrai
que
ce
passage
ici
est
expose
diversement.
Aucuns
entendent
que
Dieu
parlera
une
fois,
c'est
a
dire
qu'il
dira
le
mot,
et
qu'il
se
faut
la
arrester:
et
que
deux
viendront
a
l'opposite,
et
qu'il
ne
]es
daignera
pas
regarder.
Et
ainsi
qu'il
ne
faut
point
que
les
hommes
pensent
retracter
le
conseil
de
Dieu;
car
il
demeurera
tousiours
en
son
entier.
Cela
est
vrai:
mais
quant
au
propos
d'Eliu,
i'ai
desia
dit
qu'il
nous
faut
continuer
ce
que
nous
avons
veu
au
sermon
prochain,
Que
Dieu
ne
rendra
point
conte
de
toutes
ses
paroles.
Ainsi
il
lui
attribue
une
liberte,
qu'il
parle
et
dise
ce
qu'il
voudra,
voire
tellement
que
les
hommes
n'y
pourront
mordre.
Il
y
en
a
aussi
qui
rapportent
ceci
a
ce
qu'Eliu
adiouste,
Que
Dieu
parle
aux
hommes
en
visions
de
nuict,
quand
le
sommeil
les
trouble:
et
qu'il
parle
aussi
par
chastimens.
Il
leur
semble
que
voila
deux
facons
de
parler
dont
Dieu
use
envers
nous:
quelquefois
qu'il
se
revele
par
inspirations,
quelquefois
aussi
qu'il
nous
touche
de
sa
main.
Mais
cela
est
mal
a
propos,
et
est
un
sens
contraint.
Au
reste
il
ne
faut
point
nous
amuser
beaucoup
a.
cercher
diversite
d'expositions,
quand
le
sens
naturel
nous
est
manifeste.
Suivons
donc
ce
que
desia
nous
avons
declare:
c'est,
Que
Dieu
parlera
une
fois
et
deux,
voire
sans
qu'il
soit
entendu.
Desia
nous
savons
qu'Eliu
veut
dire:
il
reste
d'appliquer
ceci
a
nostre
instruction.
Et
comment?
Qu'en
premier
lieu
nous
cognoissions
nostre
petitesse.
Car
qui
est
cause
que
les
hommes
ont
ceste
folle
outrecuidance
en
eux,
de
vouloir
cercher
et
esplucher
tellement
que
rien
ne
leur
eschappe,
sinon
qu'il
leur
semble
qu'ils
sont
bien
suffisans
de
s'enquerir
de
ceci
et
de
cela?
Mais
quand
l'homme
aura
este
bien
matte,
en
sorte
qu'il
ne
s'attribue
rien,
ii
n'y
aura
plus
ceste
fierte
et
hautesse,
pour
cercher
par
trop
les
secrets
de
Dieu
et
outre
sa
mesure.
Ainsi
donc
pour
bien
faire
nostre
profit
de
ce
passage,
en
premier
lieu
humilions
nous,
voire
sachans
que
nostre
esprit
est
bien
petit
et
bien
rude.
Voila
pour
un
Item.
Or
de
l'autre
coste
cognoissons
aussi,
que
c'est
un
terrible
abysme
que
des
secrets
iugemens
de
Dieu,
que
ses
voyes
sont
incomprehensibles,
qu'il
n'est
point
licite
aux
hommes
de
les
sonder
par
trop,
mais
qu'il
nous
faut
contenter
de
ce
qu'il
nous
en
declare.
Voila
donc
pour
le
second
ce
que
nous
avons
a
observer:
c'est
quand
nous
pensons
a
la
hautesse
de
Dieu,
que
nous
soyons
ravis
pour
l'adorer,
et
que
nous
concluyons,
qu'il
ne
faut
pas
presumer,
que
nous
puissions
cognoistre
et
comprendre
tout
ce
qui
est
en
lui.
Ou
seroit-ce
aller?
Nous
rampons
ici
sur
la
terre,
et
nous
savons
de
combien
il
surmonte
les
cieux.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
que
nous
adorions
ses
secrets
iugemens,
voire
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