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SERMON
CXXX.
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leur
donne,
quand
il
les
choisit
ainsi
a
soy:
ouy,
et
choisit
quant
et
quant
leurs
enfans,
encores
qu'ils
ne
soyent
point
engendrez.
Mais
le
principal
est,
que
nous
apprenions
d'estre
enfans
legitimes
d'Abraham,
puis
qu'ainsi
est
que
nous
sommes
entez
en
son
lignage
par
foy
:
que
nous
ne
soyons
point
retranchez
de
ce
corps-la
par
nostre
infidelite.
Car
les
Prophetes
qui
ont
este
vrais
expositeurs
de
la
Loy,
monstrent
bien
be
que
Dieu
pretend
en
ce
passage,
quand
ils
disent
:
Bstes-vous
descendus
de
la
race
d'Abraham?
Nenni,
vous
estes
fils
de
putain
tant
que
vous
estes.
Allez
fils
de
paillarde.
Oomparoissez
ici,
venez
en
avant,
qu'on
vous
cognoisse,
fils
de
putain
(dit
le
Prophete
Isaie).
Et
les
Prophetes
Ieremie
et
Ezechiel
en
disent
autant:
Qu'est-ce
que
vous
avez
de
commun
avec
Abraham,
duquel
vous
portez
le
nom?
Vostre
pere
n'est-il
point
Amorrheen,
et
vostre
mere
une
paillarde?
A
qui
parlent-ils?
Est-ce
aux
fils
de
putains,
et
aux
bastards
selon
la
chair?
Nenni.
C'est
aux
enfans
legitimes.
Et
pourquoy
donc
les
appelle-il
fils
de
putain,
comme
s'ils
estoyent
sortis
d'un
bourdeau?
C'est
pource
qu'ils
se
sont
pervertis,
et
qu'ils
n'ont
point
ensuyvi
la
foy
d'Abraham.
Car
le
vray
parentage
est
spirituel
(comme
dit
Paul)
que
tous
ceux
qui
sont
descendus
de
la
lignee
d'Abraham
selon
la
chair,
ne
sont
point
reputez
son
lignage
pourtant.
La
raison?
C'est
qu'ils
se
sont
abastardis.
Ainsi
donc
notons,
quand
Moyse
a
defendu
que
les
bastards
n'entrassent
point
au
temple
:
que
ce
n'estoit
pas
seulement
pour
ceste
note
et
ceste
ignominie
qui
est
selon
le
monde,
quand
les
enfans
ne
sont
point
procreez
de
mariage
legitime:
c'estoit
plustost
pour
monstrer
que
les
Iuifs
n'estoyent
pas
dignes
d'avoir
accez
pour
sacrifier
a
Dieu,
pour
invoquer
son
nom,
pour
estre
meslez
parmi
son
Eglise,
sinon
qu'ils
se
maintinssent
au
parentage
spirituel
d'Abraham,
c'est
a
dire,
qu'ils
ensuyvissent
sa
foy,
qu'ils
persistassent
en
la
pure
alliance
de
Dieu.
Or
cela
ne
se
pouvoit
faire,
sinon
que
tousiours
ils
cogneussent
que
Dieu
les
avoit
choisis
pour
estre
un
peuple
sainct,
pour
estre
une
sacrificature
royale.
De
nostre
coste
maintenant
notons,
combien
que
nous
fussions
du
tout
estranges
de
Dieu,
que
nous
n'eussions
nul
accez
en
son
temple:
et
(comme
dit
S.
*Paul)
que
nous
n'eussions
nulle
alliance
avec
luy,
pource
que
les
promesses
ne
s'estoyent
point
adressees
a
nous,
que
toutesfois
nous
sommes
faits
domestiques
des
saincts
Peres
en
la
foy,
citoyens
du
royaume
de
paradis,
que
Dieu
nous
a
communique
ceste
bourgeoisie
qu'il
avoit
donnee
seulement
a
la
lignee
d'Abraham.
Puis
qu'ainsi
est,
qu'outre
nature
nous
avons
este
entez
au
bon
olivier,
nous
qui
n'estions
que
sauvageons
et
arbres
steriles:
advisons
de
bien
user
d'un
tel
benefice
et
si
excellent,
et
que
nous
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