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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
I.
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tout
est
infecte
de
rapines,
de
fraudes,
de
cruautez,
de
trahisons,
de
blasphemes,
de
despitemens
de
Dieu,
d'yvrongneries,
de
paillardises,
de
pompes,
et
dissolutions.
Ainsi
donc,
quiconque
se
conformera
a
la
coustume
des
hommes,
il
faut
qu'il
renonce
Dieu,
et
qu'il
s'alliene
de
tout
bien,
qu'il
s'abandonne
a
toute
villenie,
et
qu'il
se
plonge
en
toute
iniquite:
voila
ou
nous
en
sommes
venus.
Qu'est-il
donc
de
faire?
Apprenons
de
regarder
ceux
qui
nous
peuvent
bien
conduire,
encores
qu'ils
soyent
en
petit
nombre,
et
ne
soyons
point
transportez
par
la
grande
multitude:
car
cela
ne
nous
servira
point
de
bouclier
devant
Dieu,
ce
ne
sera
point
pour
alleger
ni
amoindrir
nostre
faute.
Quand
nous
mettrons
en
avant:
Chacun
a
fait
ainsi,
et
quand
i'ay
veu
tant
de
gens
qui
suyvoyent
ce
train,
ie
me
suis
mis
avec,
et
il
m'a
semble
que
ce
qui
estoit
ainsi
en
usage
commun
doit
estre
licite.
N'amenons
point
ces
excuses
frivoles:
car
nous
n'y
gagnerons
rien,
comme
i'ay
dit.
Et
ainsi,
apprenons
d'ensuyvre
ceux
ausquels
Dieu
aura
fait
la
grace
de
nous
monstrer
le
droit
chemin
:
quand
ils
seront
seulement
trois
ou
quatre,
prisons-les
autant
que
s'ils
estoyent
cent
mille.
Car
Dieu
ne
s'amuse
point
a
la
grande
multitude,
ainsi
que
nous
avons
dit.
Et
il
y
a
d'autre
coste
aussi
quant
a
la
religion.
Ceux
qui
adherent
a
la
purete
de
l'Evangile,
surmontent-ils
en
nombre
les
Papistes,
ies
Turcs,
les
Payens?
Il
est
bien
certain
que
non.
Mesmes
si
on
fait
comparaison
de
nous
avec
les
Iuifs
qui
sont
une
racaille
maudite,
que
Dieu
a
extermine
tellement
leur
nation,
qu'il
n'en
a
laisse
que
bien
peu:
tant
y
a
qu'encores
les
Chrestiens
qui
veulent
simplement
servir
a
Dieu
selon
sa
parolle,
sont
en
si
petit
nombre,
que
ceux-la
les
pourroyent
surmonter.
Que
sera-ce
donc
quand
nous
voudrons
suyvre
la
plus
grande
multitude?
Et
nous
voyons
comme
il
en
prend
a
beaucoup
d'ignorans,
qui
diront
:
Et
quoy?
ceux
qui
voudroyent
changer
la
religion
ne
sont
que
bien
peu
de
gens,
et
sont-ils
plus
sages
que
tout
le
reste
du
monde?
Voila
comme
beaucoup
s'amusent
d'eux-mesmes,
et
se
mettent
une
barre
pour
ne
point
approcher
de
la
verite
de
Dieu.
Et
qui
en
est
cause?
Pource
qu'ils
s'esblouissent
les
yeux,
regardans
au
grand
nombre
de
gens
qui
vont
a
perdition.
Or
au
contraire,
apprenons
de
condamner
tout
le
monde,
comme
il
a
fallu
que
Noe
le
fist
de
son
temps.
Et
ceste
condamnation-la
n'a
pas
este
vaine:
car
luy,
et
sa
famille
ont
este
preservez
:
combien
qu'ils
ne
fussent
que
huit
personnes
en
tout,
si
est-ce
qu'ils
ont
bien
ose
s'opposer
a
tout
le
monde.
Ainsi
nous
en
faut-il
faire.
Et
quand
tout
le
monde
criera
d'une
voix,
qu'il
n'est
ia
mestier
de
s'arrester
a
l'Escriture
saincte,
et
que
l'opinion
des
grands
et
sages
du
monde
sera
tenue,
escoutons
ce
que
Dieu
nous
dira.
Encores
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