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SERMONS.
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qu'il
n'est
rien
de
soy
et
ne
peut
rien:
mais
d'autant
que
Dieu
l'appelle
a
son
service,
qu'il
Pinvoque
aussi,
et
reclame
son
nom
sur
Abram.
Nous
voyons
donc
que
Iesus
Christ
a
l'office
de
benir,
c'est
a
dire,
de
nous
rendre
agreables
a
Dieu,
d'effacer
tout
le
mal
qui
est
en
nous.
Mais
cela
nous
doit
encores
conduire
plus
[pag.
62]
haut,
c'est
a
la
charite
inestimable
de
Dieu
le
Pere,
qui
n'a
point
espargne
son
Fils
unique,
mais
l'a
livre
a
la
mort
pour
nous.
Quand
la
cause
principale
de
nostre
salut
nous
est
monstree,
l'Escriture
nous
met
en
avant
cest
amour
de
Dieu:
Dieu
donc
a
tant
aime
le
monde,
qu'il
n'a
point
espargne
son
Fils
unique.
Voila
comme
nous
sommes
benits
par
la
vertu
sacerdotale
du
Fils
de
Dieu.
Mais
le
Pere
cependant
nous
appelle
a
soy,
afin
que
nous
luy
facions
hommage
et
recognoissance
d'un
tel
bien
qu'il
nous
a
voulu
communiquer,
voire
par
ceste
source.
En
somme,
nous
voyons
ici
que
tout
le
bien
qu'il
nous
faut
desirer
et
esperer,
procede
de
Dieu
seul,
et
que
c'est
en
luy
qu'il
nous
le
faut
chercher.
Chacun
souhaitera
d'estre
a
son
aise,
et
d'avoir
tout
ce
qu'il
pense
luy
estre
propre.
Voila
un
souhait
que
feront
les
bons
et
les
mauvais
communement.
Mais
il
y
en
a
bien
peu
qui
cherchent
leur
bien
en
Dieu.
Ils
veulent
estre
tous
bien-heureux:
mais
ils
mesprisent
celuy
dont
tout
bien
procede.
Et
c'est
autant
comme
si
un
homme
avoit
bien
soif,
et
qu'il
languit
mesmes,
et
qu'il
n'en
peut
plus,
et
qu'on
luy
dit,
Voila
la
fontaine,
et
cependant
qu'il
ne
daignast
boire:
il
y
aura
et
eau
et
vin,
et
il
ne
voudra
point
approcher
pour
en
prendre.
Ainsi
en
est-il
de
ceux
qui
desirent
et
appetent
savoir
tout
ce
qui
leur
vient
en
fantasie,
et
ce
[pag.
63]
qu'ils
cognoissent
leur
estre
requis,
et
cependant
ils
mesprisent
Dieu,
et
ne
veulent
point
approcher
de
luy.
Apprenons
donc,
toutes
fois
et
quantes
que
nous
avons
a
desirer
ou
pour
nos
ames,
ou
pour
nos
corps
ce
qui
est
souhaitabie,
de
commencer
par
ce
bout,
que
Dieu
nous
soit
propice,
et
qu'il
nous
recoyve
tellement
a
sa
merci,
que
nous
puissions
avoir
approche
et
entree
a
luy,
et
que
nous
puissions
nous
rassasier
de
ses
biens
entant
qu'il
nous
sera
utile
pour
nostre
salut.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
observer
en
ce
qui
est
dit:
qu'Abram
soit
benit,
voire
au
Dieu
Souverain.
Apres
cela
Melchisedec
adioute
benediction,
de
ce
que
Dieu
avoit
donne
victoire
a.
nostre
pere
Abram:
Et
benit
soit,
dit-il,
le
Dieu
vivant
qui
a
livre
tes
ennemis
en
ta
main.
Par
ceci
nous
sommes
admonestez
de
conioindre
tousiours
les
louanges
de
Dieu
avec
les
requestes
et
supplications
que
nous
luy
ferons,
comme
aussi
sainct
Paul
nous
le
demonstre
aux
Philippiens,
quand
il
dit
que
nos
desirs
soyent
cognus
de
Dieu,
c'est
a
dire
que
vous
ne
rongez
pas,
dit-il,
vostre
frain
comme
font
les
incredules
quand
ils
voyent,
Cela
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