49:664 prend de faire ainsi un divorce, c'est comme si elle deschiroit par pieces le Fils de Dieu. Et en cela voit on comme le diable a regne avec une telle furie en la Papaute, qu'il n'y a plus eu nulle discretion, qu'on n'a regarde a rien qui fust. Et pourtant nous devons bien recognoistre que c'a este d'une bonte admirable de Dieu, que quand nous avons este retirez d'un tel abysme: et faut bien que nous facions nostre profit du thresor duquel Dieu veut que nous iouissions. Cependant nous avons aussi a noter, quand sainct Paul dit qu'on benit le calice, qu'il entend qu'il est sanctifie pour nous estre un tesmoignage et comme une arre de ceste grace spirituelle: c'est a scavoir que nous vivons en Iesus Christ, d'autant qu'il nous incorpore en luy, et que nous sommes faits un avec luy. Il est vray qu'aucuns prenent ce Benir-ci, pour rendre graces: mais contre toute raison : car sainct Paul ne dit pas qu'avec le calice on rend graces, ou le calice par lequel on benit: mais il dit que le calice est benit. Cela donc ne se peut exposer, sinon d'autant qu'il est dedie a cest usage: que la nous soyons certifiez que nostre Seigneur Iesus Christ se donne a nous, et que le sang qu'il a une fois espandu pour nostre redemption, est fait nostre lavement, et que nos macules en sont purgees devant Dieu. Voyla en somme ce que nous avons a retenir. Mais encore pour en avoir intelligence plus facile, notons que nous benirons bien les viandes dont nous serons tous les iours repeus quant au corps: en priant Dieu, nous benissons et le boire et le manger qui est la pour nostre refection. Il est vray que Dieu les a benis en les creant: mais il est question que l'usage nous en soit pur quant a nous. Et comment cela se fera-il? S. Paul declare que toutes choses nous sont pures, d'autant qu'elles nous sont sanctifiees par la priere et par la foy. Quand un homme se voudra gouverner comme un pourceau, il est certain qu'il se souille en abusant des biens que Dieu luy offroit pour sa nourriture, et souille quant et quant les biens de Dieu. Car c'est une pollution, quand nous venons ainsi souiller ce que Dieu nous vouloit estre tesmoignage de sa bonte et de son amour, et du soin paternel qu'il ha de nous. Voyla comme au dernier iour les incredules rendront conte d'avoir ainsi pollue les choses sainctes quand ils ont ainsi gourmande les biens de Dieu sans luy en faire nul hommage. Or a l'opposite sainct Paul dit que les viandes nous sont sanctifiees quand nous cognoissons qu'elles nous procedent de la bonte de Dieu, et que la dessus nous recourons a luy, et luy demandons nostre pain quotidien, et qu'il nous gouverne, puis que nous sommes nourris et sustentez a ses despens. Voyla comme une bene-