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DE
LA
PENTECOSTE.
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Or
S.
Pierre
a
eu
yci
besoin
de
declarer
tous
ces
deux
articles:
car
les
Iuifs
ne
scavoyent
pas
Iesus
Christ
estre
le
Messias
envoye
de
Dieu,
et
encore
moins
la
vertu
qui
estoit
en
luy,
et
pourquoy
il
estoit
venu.
Et
pourtant
il
leur
monstre
qu'il
est
apparu
Fils
de
Dieu
entr'eux
entant
qu'il
est
ressuscite
et
que
par
ceste
resurrection
ils
peuvent
cognoistre
qu'il
est
tel:
pource
qu'il
a
este
delivre
de
la
mort
et
en
a
este
victorieux,
et
que
pourtant
il
faut
chercher
en
luy
vie
et
salut.
Voyla
que
S.
Pierre
veut
monstrer
en
premier
lieu:
puis
il
monstrera
quel
fruit
nous
avons
de
sa
resurrection,
et
cela
sera
declare
puis
apres
en
son
lieu.
Or
maintenant
puis
que
nous
scavons
quelle
est
l'intention
de
S.
Pierre,
et
quel
ordre
il
tient
en
son
sermon,
ensuyvons-le,
et
apprenons
de
cognoistre
que
si
tost
que
Dieu
nous
a
fait
quelque
bien,
c'est
d'autant
que
nous
sommes
membres
de
Iesus
Christ,
et
non
pas
qu'il
soit
esmeu
a
ce
faire
par
nos
oeuvres,
ne
pour
chose
que
nous
luy
scachions
presenter.
Cependant
aussi
ne
vagons
plus
en
nos
imaginations,
pour
nous
persuader
ceci
et
cela,
mais
venons
droit
a
la
cognoissance
de
nos
pechez
pour
nous
en
desplaire:
comme
nous
voyons
que
sainct
Pierre
y
amene
yci
les
Iuifs,
quand
il
traitte
de
la
mort
de
Iesus
Christ.
Il
les
accuse
en
premier
lieu
disant
Vous
Vavez
meurtri.
On
voit
bien
que
ceci
n'est
point
pour
les
flatter.
Et
de
faict
il
faloit
que
S.
Pierre
meist
cela
au
devant
pour
leur
poindre
le
coeur,
et
les
navrer
iusqu'au
vif:
comme
nous
verrons
apres
qu'ils
ont
eu
telle
componction
et
amertume
de
coeur,
qu'ils
en
ont
este
convertis.
Et
c'est
par
ce
moyenci
qu'il
faut
gaigner
les
hommes
pour
les
humilier
et
les
amener
a
la
cognoissance
de
leurs
fautes.
Car
si
on
leur
presche
tousiours
choses
plaisantes
et
delectables,
ils
ne
s'en
feront
que
gaber,
et
voudront
faire
des
compagnons
avec
Dieu
et
s'en
iouer
comme
d'un
homme
mortel.
Nous
voyons
qu'il
en
est
advenu
a
la
Samaritaine
quand
elle
parle
a
Iesus
Christ
et
qu'il
luy
propose
l'eau
vive,
de
laquelie
si
elle
boit
elle
n'aura
iamais
soif,
elle
se
mocque
de
luy
comme
une
paillarde
qu'elle
est:
mais
apres
qu'il
Famene
k
la
cognoissance
de
son
peche,
luy
disant
qu'elle
voise
querir
son
mari,
et
luy
declare
toute
son
iniquite,
elle
parle
bien
plus
bas
qu'elle
ne
faisoit
au
commencement.
Quand
il
luy
mettoit
en
avant
les
graces
de
Dieu
simplement,
elle
se
mocquoit
de
luy:
Et
ou
sera
la
seille
pour
puiser
de
l'eau,
veu
que
le
puis
est
si
profond?
Mais
quand
il
luy
dit,
Tu
es
une
putain,
tu
as
eu
cinq
maris,
et
celuy
que
tu
as
maintenant
n'est
pas
ton
mari,
alors
elle
recognoist
son
peche
et
appelle
Iesus
Christ
sainct
Prophete.
Ainsi
donc
iusques
a,
ce
que
les
hommes
ayent
une
frayeur
de
leurs
pechez,
iamais
ils
ne
donneront
lieu
a
la
Calvini
opera.
Vol
XLVIII.
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