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657
SUR
LB
DEUTER.
CHAP.
I.
658
tout
le
monde.
Quand
donc
il
nous
retire
d'une
servitude
si
miserable,
et
que
par
son
sainct
Esprit
il
nous
met
en
liberte,
n'est-ce
pas
comme
s'il
nous
faisoit
passer
parmi
des
gouffres
d'enfer?
car
nous
y
sommes
de
faict,
et
ne
pouvons
approcher
de
Iesus
Christ.
sinon
que
nous
soyons
sortis
des
abysmes
de
mort.
Quand
donc
il
n'y
auroit
que
cela,
que
Dieu
nous
a
retirez
de
la
malediction
laquelle
nous
estoit
acquise
par
Adam,
et
en
laquelle
nous
sommes
tous
enclos
et
enserrez
iusques
a
ce
qu'il
ait
pitie
de
nous:
voila
une
experience
qui
nous
doit
bien
faire
sentir
sa
bonte:
et
quand
il
n'y
auroit
que
cela,
nous
devons
prendre
courage
a
le
suyvre,
et
nous
addonner
du
tout
a
luy.
Car
si
nous
sommes
lasches,
il
n'y
auroit
point
d'excuse,
d'autant
que
nous
sommes
assez
confermez
de
sa
bonte,
et
ne
tient
qu'a
nous
que
nous
ne
soyons
plainement
resolus
et
persuadez
qu'il
parfera
ce
qu'il
a
commence.
Et
qu'ainsi
soit,
si
chacun
pensoit
bien
a
soy,
nous
trouverions
qu'en
des
facons
infinies
Dieu
nous
a
fait
surmonter
des
choses
qui
sembloyent
estre
impossibles.
Mais
quoy?
pour
reciter
nos
vaillances,
nous
alleguerons
bien
ceci
et
cela,
et
n'aurons
que
par
trop
bonne
memoire
quand
nous
aurons
fait
une
chose
de
rien,
tant
y
a
que
nous
la
saurons
magnifier,
et
en
ferons
les
contes.
Voila
comme
le
hommes
tousiours
pour
leur
gloire
se
pourront
bien
souvenir
de
tout
ce
qu'ils
ont
fait
en
ce
monde
:
mais
cependant
nous
oublions
meschamment
les
graces
de
Dieu.
Car
il
besongne
envers
nous,
tellement
que
nous
en
devrions
estre
touchez
pour
recognoistre
sa
bonte,
ou
au
contraire
nous
ne
faisons
que
mettre
tout
sous
le
pied.
Dieu
nous
aura
delivrez
de
beaucoup
d'abysmes,
il
nous
aura
fait
passer
parmi
de
grans
obstacles,
que
nous
eussions
cuide
estre
comme
forclos
et
du
tout
perdus,
et
Dieu
nous
aura
tendu
la
main,
et
nous
n'y
pensons
point.
Et
ainsi
donc,
ce
que
nous
voyons
les
nommes
estre
lasches
et
tardifs
a
suyvre
Dieu,
c'est
pource
qu'ils
mettent
en
oubli
les
graces
qu'ils
ont
desia
experimentees,
et
sont
semblables
aux
Iuifs.
Et
pourtant
il
faut
qu'un
chacun
de
nous
recognoisse
en
cest
endroit
sa
faute,
pour
gemir
devant
Dieu,
et
pour
cercher
le
remede.
Voila
comme
nous
avons
a
pratiquer
ce
passage
par
similitude,
c'est
que
quand
les
promesses
de
l'Evangile
nous
sont
mises
en
avant
pour
parvenir
au
royaume
des
cieux,
que
nous
regardions
par
quel
bout
Dieu
a
commence
en
nous,
comme
il
nous
a
approche
de
soy,
comme
il
nous
a
fortifiez,
afin
de
nous
faire
sortir
de
la
condamnation
de
laquelle
nous
sommes
tant
et
plus
convaincus.
Quand
donc
nous
penserons
a
cela,
que
nous
aurons
congneu:
Toici
nostre
Dieu
qui
nous
a
faits
participans
de
sa
vertu,
nous
en
avons
une
experience
trop
vi-
Calvini
opera.
Vol.
XXV.
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