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SERMONS
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scachions
que
tout
ce
qu'il
y
a
de
vertu
en
nous,
procede
de
Dieu.
Or
s'il
n'y
avoit
plus
d'infirmite,
nous
ne
scaurions
plus
cela:
mais
l'infirmite
donne
lustre
a
la
grace
que
Dieu
nous
fait,
tellement
que
nous
appercevons
comme
a
veue
d'oeil,
que
de
nostre
coste
nous
serions
incontinent
vaincus
par
Satan,
mais
que
nous
surmontons
tout
ce
qu'il
peut
machiner
contre
nous,
d'autant
que
Dieu
bataille,
et
est
nostre
bouclier
et
espee:
et
que
nous
sommes
equippez
de
luy:
brief
que
nous
tenons
tout
de
sa
seule
vertu.
Et
puis
nous
sommes
quant
et
quant
admonestez
de
prier,
quand
nous
voyons
telles
infirmitez,
qu'il
faut
que
nous
soyons
armez
d'en
haut
pour
subsister
en
telle
foiblesse
qui
est
en
nous:
et
que
pour
obtenir
cela,
il
nous
faut
recourir
au
remede
qui
nous
est
monstre,
avec
prieres
et
oraisons.
Notons
bien
donc
que
quand
sainct
Paul
parle
ici
du
pouvoir
des
Corinthiens,
il
entend
la
mesure
de
grace
que
Dieu
leur
a
distribuee,
et
qu'il
scait
la
portee
de
chacun
de
nous:
et
selon
qu'il
nous
a
eslargi
de
sa
vertu,
il
nous
envoye
aussi
les
combats,
mesmes
quand
nous
serons
examinez
iusques
au
vif.
Qui
est
celuy
de
nous
qui
peust
porter
la
tentation
qu'a
portee
Abraham,
quand
il
luy
est
dict,
Ya-t-en,
mene
ton
fils:
voire
ton
fils
unique
Isaac,
celuy
que
tu
aimes
tant,
et
le
tue,
et
l'oifre
en
sacrifice.
Ho,
si
nous
oyions
cela,
qu'il
falust
tuer
nos
propres
enfans,
qui
auroit
le
courage?
Car
si
Dieu
envoye
quelque
maladie
a
nos
enfans,
desia
nous
en
sommes
faschez:
s'il
les
retire,
nous
plaidons,
et
voudrions
contester
contre
luy
tous
les
coups.
Or
qu'un
homme
tue
l'enfant
qu'il
aura
engendre,
son
fils
unique,
et
la
ou
il
auroit
telle
amour
qu'en
Isaac,
(car
c'estoit
le
salut
de
tout
le
monde
qu'Isaac,
pour
ce
qu'en
luy
estoit
enclos
Iesus
Christ)
ce
seroit
une
merveilleuse
tentation.
Neantmoins
Abraham
a
este
delibere
de
venir
a
bout
d'une
telle
tentation
:
il
a
combatu
trois
iours
et
trois
nuits,
et
tousiours
a
persiste
:
et
en
la
fin
il
n'a
pas
tenu
a
luy
qu'il
n'executast
ce
que
Dieu
luy
commandoit.
Et
comment
cela?
Ho,
il
avoit
recu
une
vertu
singuliere,
laquelle
n'est
pas
donnee
a
chacun
de
nous.
Regardons
que
ca
este
de
David
et
de
Iob.
Il
est
vray
que
la
patience
de
Iob
n'a
este
que
pour
un
temps:
car
et
apres
et
devant
l'affliction
de
la
quelle
il
est
parle,
Dieu
l'a
fait
vivre
en
prosperite.
Mais
la
patience
de
David
combien
a-elle
dure?
Car
apres
que
Dieu
Pa
oinct
pour
Roy
de
son
peuple,
combien
de
fois
a-il
falu
qu'il
ait
fuy
parmi
les
cavernes,
entre
les
bestes
sauvages,
et
parmi
ses
ennemis
,
qu'il
ne
scavoit
comment
sauver
sa
vie
?
Et
finalement
il
ha
ceste
tentation,
qui
est
plus
griefve
que
cent
mille
morts,
quand
son
Fils
s'esleve
contre
luy,
et
luy
fait
cest
outrage
d'amener
la
ses
femmes
en
public,
qu'il
fait
sonner
la
trompette
pour
dire,
Toyci
toutes
les
femmes
de
mon
pere,
qui
seront
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