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SERMON
V.
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dit,
si
est-ce
que
de
nostre
coste
nous
ne
devons
point
estre
oisifis,ne
comme
troncs
de
bois,
mais
nous
presenter
a
son
service.
Car
combien
que
nous
ne
puissions
pas
remuer
un
doigt
pour
bien
faire,
si
est-ce
que
Dieu
nous
a
constituez
instrumens,
par
lesquels
il
veut
besogner.
Il
faut
donc
que
nous
mar-
hions
quand
il
nous
commande
:
il
faut
que
nous
mettions
peine
d'appliquer
tous
nos
membres
et
nos
sens
pour
luy
obeir.
Il
est
vray
(comme
i'ay
dit)
que
les
hommes
sont
du
tout
inutiles,
et
mesme
que
leur
volonte
tend
tout
au
rebours
de
ce
que
Dieu
leur
commandera:
mais
cependant
Dieu
ne
laisse
point
de
nous
donner
le
vouloir:
nous
ayant
donne
le
vouloir,
il
nous
donne
aussi
l'execution,
comme
sainct
Paul
en
parle
aux
Philippiens:
et
cependant
il
le
nous
faut
faire
avec
crainte
et
avec
solicitude.
Quand
sainct
Paul
dit:
Faites,
et
c'est
Dieu
qui
fait,
il
semble
que
ce
sont
deux
choses
repugnantes,
mais
non
sont:
car
Dieu
besongne
en
telle
sorte,
qu'il
s'attribue
ce
qu'il
fait
en
nous
:
et
cependant
il
ne
veut
pas
que
nous
soyons
lasches
ni
endormis,
mais
qu'un
chacun
de
nous
s'esvertue.
Apprenons
donc
quand
Dieu
nous
a
promis
quelque
chose,
que
c'est
son
office
d'accomplir
le
tout:
neantmoins
il
veut
que
nous
travaillans,
et
nous
veut
employer,
voire
nous
qui
sommes
du
tout
inutiles
:
et
nous
ayant
donne
sa
vertu,
il
veut
que
nous
mettions
peine
de
faire
valoir
ce
qu'il
nous
a
distribue,
et
de
le
faire
profiter.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
noter.
Mais
cependant
il
y
a
aussi
la
conclusion
que
fait
Moyse,
c'est
assavoir,
quand
il
dit:
Ne
crain
point,
et
ne
sois
point
espouvante.
Or
par
cela
il
monstre
que
combien
que
nous
soyons
armez
et
munis
des
promesses
de
Dieu,
que
combien
que
nous
devions
estre
assez
asseurez
qu'il
nous
conduira
iusques
a
la
fin,
toutesfois
que
nous
aurons
beaucoup
d'occasions
pour
nous
faire
despiter
et
fascher,
tellement
que
nous
pourrions
nous
destourner
du
bon
chemin,
nous
pourrions
quitter
la
tout,
n'estoit
que
nous
eussions
une
constance
pour
surmonter
les
obiects
et
difficultez
que
le
diable
nous
met
en
avant:
car
de
nature
nous
sommes
craintifs.
Il
est
vray
que
nous
ne
sommes
que
par
trop
hardis
en
beaucoup
de
choses.
Quand
il
est
question
d'attenter
follement
ie
ne
say
quoy,
la
il
ne
faut
point
enhardir
les
hommes:
car
ils
n'ont
que
trop
d'audace
pour
attenter
ceci
et
cela,
et
pour
les
faire
monter
par
dessus
les
nues,
comme
on
dit:
mais
quand
il
est
question
de
suivre
la
ou
Dieu
nous
appelle,
nous
regardons
ca
et
la,
et
haut
et
bas,
nous
sommes
tout
esperdus,
et
mesmes
il
ne
faut
qu'une
mouche
voller
devant
nos
yeux,
ou
voir
un
festu
devant
nos
pieds,
nous
voila
arrestez.
Et
puis
que
nous
avons
ce
vice
en
nostre
nature,
advisons
de
combattre
de
tous
costez
contre
ces
folles
craintes,
afin
que
nous
ne
soyons
point
re-
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