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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
L
654
point
ceste
terre
ici
pour
ses
merites,
notamment
il
exprime
:
Cest
le
Dieu
de
vos
peres.
Car
ceste
terre
avoit
este
promise
tant
a
Abraham,
qu'a
Isaac
et
Iacob,
devant
que
les
Iuifs,
qui
estoyent
adonc,
fussent
nais.
Par
cela
donc
ils
sont
advertis,
qu'ils
n'ont
point
deservi
envers
Dieu
d'avoir
un
tel
bien,
mais
que
tout
procede
d'une
bonte
gratuite.
Or
tant
plus
devoyent-ils
estre
a
redarguer,
quand
ils
avoyent
senti
une
telle
experience
de
la
bonte
de
Dieu:
et
leur
peche
aussi
est
tant
plus
aggrave,
de
ce
qu'ils
n'ont
point
recognu
la
misericorde
de
Dieu
qu'il
leur
avoit
fait,
et
dont
il
avoit
use
envers
eux.
Voila
donc
en
somme
ce
que
Moyse
entend
ici.
Mais
nous
avons
a
noter
cependant,
combien
que
ceste
promesse
fust
desia
vieille,
qu'elle
n'avoit
point
perdu
sa
vigueur,
et
qu'elle
ne
laissoit
point
de
vivre
apres
la
mort
d'Abraham,
Isaac,
et
de
Iacob.
Jfi
est
vray
que
la
promesse
qui
avoit
este
donnee,
ne
s'estoit
point
addressee
a
ceux
qui
estoyent
pour
lors
vivans,
tous
estoyent
trespassez,
c'est
assavoir,
Abraham
et
les
patriarches
:
mais
la
promesse
de
Dieu,
et
sa
verite
ne
meurt
point
avec
les
hommes,
elle
n'a
point
un
cours
de
vie
transitoire
et
caduque
comme
nous
avons.
Ainsi
notons
bien,
encores
que
Dieu
eust
promis
la
terre
a
Abraham
pour
luy
et
les
siens,
et
les
successeurs
qui
devoyent
descendre
de
sa
race:
toutesfois
quand
Abraham
est
pourri
en
terre,
et
ceux
qui
Tont
suivi,
tous
les
Patriarches,
que
tout
cela
est
consomme
en
poudre
et
en
cendre,
si
est-ce
que
ce
mot
que
Dieu
avoit
prononce,
est
perdurable,
et
qu'il
n'a
point
este
amoindri
en
sa
vertu.
Cest,
di-ie,
un
article
que
nous
devons
bien
noter:
car
la
Loy
a
este
donnee
il
y
a
desia
si
long
temps,
que
si
nous
regardions
a
la
vieillesse,
il
nous
sembleroit
que
e'est
une
chose
morte
et
esteinte.
L'Evangile
a
este
publie
au
monde
environs
deux
mil
ans
apres,
et
nous
voyons
que
beaucoup
d'annees,
voire
de
siecles
se
sont
escoulez
depuis.
Si
donc
nous
voulions
mesurer
la
verite
de
Dieu
selon
le
temps,
nous
pourrions
penser
que
c'est
une
chose
comme
ensevelie,
et
qu'elle
est
mise
en
oubli.
D'avantage
ceux
qui
ont
porte
l'Evangile,
sont
trespassez
:
mais
cependant
il
nous
doit
souvenir
que
la
verite
de
Dieu
est
permanente,
et
que
si
les
hommes
sont
corruptibles,
et
qu'ils
passent
et
s'esvanouissent,
que
toutesfois
la
doctrine
de
salut
demeure
tousiours
en
son
entier,
que
la
vigueur
d'icelle
ne
diminue
point.
Voila,
di-ie,
ce
que
nous
avons
a
retenir:
combien
qu'anciennement
Dieu
ait
parle
a
Moyse,
et
a
ses
Prophetes:
combien
qu'il
ait
addresse
l'Evangile
a
ses
Apostres,
tant
y
a
qu'auiourd'huy
nous
devons
recevoir
ceste
doctrine
comme
estant
en
sa
plaine
vertu.
Et
d'autant
plus
le
devons-nous
faire,
notans
ce
qui
est
dit
par
l'Apos
re,
que
nostre
Seig-
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