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65
SUR
LB
XI.
CHAP.
DE
DANIEL.
66
sa
verite:
ainsi
donc,
si
nous
regardions
bien
quelle
cause
se
demene,
et
quelle
querelle,
nous
ne
trouverions
point
estrange
qu'il
nous
falist
exposer
nos
vies
en
souffrant,
et
le
feu,
et
l'espee,
comme
l'ange
en
parle
ici,
et
puis
combien
le
salut
des
ames
nous
doit-il
estre
cher
et
precieux,
quand
nous
voions
qu'elles
s'en
vont
en
perdition?
Si
i'estime
mon
ame
et
le
salut
eternel
qui
m'est
promis,
et
ne
doi-ie
pas
aussi
estimer
le
mesme
salut
qui
est
promis
a
mon
prochain,
ie
souffrirai
qu'il
s'en
aille
en
perdition,
et
i'y
puis
remedier,
la
chose
est
en
ma
main,
il
ne
reste
que
d'exposer
ma
vie,
faut-il
que
ie
l'espargne
en
cet
endroit?
Ainsi
donc,
quand
nous
oions
qu'il
est
ici
parle
de
l'espee
et
du
feu,
et
des
pillages,
et
toutes
autres
cruautes,
connoissons
quelle
est
nostre
office,
et
comment
c'est
que
Dieu
veut
que
nous
suivions
sa
parole,
et
faut
que
ceux
qui
sont
appeles
pour
porter
la
parole
de
Dieu
regardent
en
premier
lieu,
a
quoy
c'est
qu'il
les
oblige,
c'est
a
scavoir,
que
toutes
fois
et
quantes
qu'ils
montent
en
chaire,
et
qu'ils
ouvrent
la
bouche
pour
parler
au
nom
de
Dieu,
qu'il
faut
qu'ils
soient
prests
et
appareilles,
de
signer
par
leur
sang,
tout
ce
qu'ils
auront
annonce
de
bouche,
quand
il
en
sera
besoing,
que
s'ils
en
font
autrement,
ils
sont
doubles,
ils
sont
faussaires,
et
n'y
ba
qu'hipocrisie
en
eux:
voila
donc
a
quoy
c'est
que
se
doivent
apprester
tous
ceux
ausquels
Dieu
fait
la
grace
d'estre
messagers,
et
annonciateurs
de
sa
parole,
et
ainsi
en
doivent
faire
tous
ceux
qui
mesmes
ne
sont
point
constitues
en
telles
charges
publiques
d'enseigner,
et
toutesfois
ont
receu
telle
intelligence
de
l'esprit
de
Dieu,
qu'ils
sont
suffisans
pour
confermer
les
autres,
il
faut
qu'ils
s'emploient
la,
sans
s'espargner,
et
puis
en
general
qu'un
chacun
regarde
a
ce
qui
luy
est
donne,
qu'il
n'y
ha
nul
si
simple,
ne
si
ignorant,
qu'encores,
quand
Dieu
l'aura
appele
a
la
connoissance
de
son
Evangile,
il
ne
puisse
donner
quelque
bonne
exhortation
a
ses
prochains.
Il
faut
donc
que
depuis
le
plus
grand
iusques
au
plus
petit,
tous
connoissent
que
quand
Dieu
leur
ha
ordonne
cette
ouverture,
qu'il
les
ha
instruits
par
sa
parole,
que
c'est
a
fin
qu'un
chacun
enseigne
son
prochain,
et
qu'il
le
fortifie,
et
veut
que
nous
facions
cela
en
tout
temps:
mais
sur
tout,
en
temps
de
persecution,
or
ie
di
sur
tout
en
temps
de
persecution,
ce
qu'il
nous
faut
bien
noter,
car
auiourd'huy
le
temps
nous
contraint
a
ce
faire,
combien
qu'on
face
tout
le
contraire,
car
si
on
ha
parle
de
Dieu,
et
de
son
Evangile,
lors
qu'il
y
en
avoit
quelque
liberte,
et
qu'on
estoit
en
repos,
si
quelque
persecution
s'esmeut,
qu'on
menace,
qu'on
voie
que
quelqu'un
soit
emprisonne,
silence
par
tout,
il
n'est
plus
question
que
de
brusler
livres,
de
fermer
la
bouche,
et
faire
semblant
qu'on
ne
scait
que
c'est,
que
iamais
on
Calvini
opera.
Vol.
XLII.
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