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LIVRE
HI.
CHAPITRE
IL
perance
attend
qu'il
se
portera
tousiours
tel
envers
nous.*)
La
foy
croit
que
la
vie
eternelle
nous
est
donnee:
esperance
attend
que
nous
l'obtiendrons
une
fois.
La
foy
est
le
fondement
sur
lequel
esperance
repose:
esperance'nourrist
et
maintient
la
foy.
Oar
comme
nul
ne
peut
rien
attendre
de
Dieu,
sinon
celuy
qui
a
premierement
creu
a
ses
promesses:
aussi
derechef
il
faut
que
l'imbecillite
de
nostre
foy
soit
entretenue,
en
attendant
et
esperant
patiemment
afin
de
ne
point
defaillir.
Parquoy
sainct
Paul
parle
tresbien,
quand
il
constitue
nostre
salut
en
esperance
(Rom.
8,
24),
laquelle
en
attendant
Dieu
avec
silence,
retient
la
foy,
a
ce
qu'elle
ne
trebusche
par
se
trop
haster:
elle
la
conferme
a
ce
qu'elle
ne
vacille
point
es
promesses
de
Dieu,
ou
en
ait
quelque
doute:
elle
la
recree
et
reconforte,
a
ce
qu'elle
ne
se
lasse
point:
elle
la
conduit
iusques
a
son
dernier
but,
a
ce
qu'elle
ne
defaille
point
au
milieu
du
chemin,
ou
mesmes
en
la
premiere
iournee:
finalement
en
la
renouvelant
et
restaurant
de
iour
en
iour
elle
luy
donne
vigueur
assiduelle
pour
perseverer.
Encore2)
verrons-nous
plus
clairement
en
combien
de
sortes
il
est
mestier
que
la
foy
soit
confermee
par
esperance,
si
nous
considerons
de
combien
d'especes
de
tentations
sont
assaillis
ceux
qui
ont
une
fois
receu
la
parolle
de
Dieu.
Premierement
le
Seigneur
en
differant
ses
promesses,
souventesfois
nous
tient
en
suspens
plus
que
nous
ne
voudrions.
En
cest
endroit
c'est
l'office
de
la
foy
de
faire
ce
que
dit
le
Prophete:
assavoir
si
les
promesses
de
Dieu
sont
tardives,
que
nous
ne
laissions
point
de
les
attendre
(Hab.
2,
3).
Aucunesfois
aussi
non
seulement
Dieu
nous
laisse
languir,
mais
donne
apparence
d'estre
courrouce
contre
nous:
a
quoy
il
faut
que
la
foy
nous'subvienne,
afin
que
suyvans
la
sentence
de
l'autre
Prophete,
nons
puissions
attendre
le
Seigneur,
combien
qu'il
ait
cache
sa
face
de
nous8)
(Is.
8,
17).
Il
se
dresse
aussi
des
moqueurs,
comme
dit
sainct
Pierre,
qui
demandent
ou
sont
les
promesses,
et
ou
est
la
venue
de
Iesus
Christ
(2
Pierre
3r
4):
veu4)
que
depuis
la
creation
du
monde,
toutes
choses
vont
en
un
mesme
train.
Voire
mesme
la
chair
et
le
monde
nous
suggerent
cela
en
l'entendement.
Icy
il
faut
que
la
foy
estant
soustenue
et
appuyee
sur
l'esperance,
soit
fichee
et
s'arreste
du
tout
a
contempler
l'eternite
du
royaume
de
Dieu,
afin
de
reputer
mille
ans
comme
un
iour
(Ps.
90,
4;
2
Pierre
3,
8).
43.
Pour
ceste
affinite
et
similitude,
l'Escriture
aucunesfois
confond
l'un
avec
l'autre
de
ces
deux
vocables,
Foy
et
Esperance:
comme
quand
1)
1541
s.:
qu'il
se
revelera
estre
tel
envers
nous.
2)
1562:
Et
encore.
3)
de
nous,
le
latin
dit:
a
Iacob.
4)
Le
latin
ajoute:
ex
quo
patres
dormierunt.
Calvini
opera.
Vol.
IV.
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