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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXIII.
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ce
que
Moyse
adiouste
touchant
les
bastards.
Dieu
a
voulu
monstrer
eu
premier
lieu
quel
privilege
il
avoit
fait
a
la
lignee
d'Abraham.
Et
c'estoit
afin
que
sa
grace
fust
tant
mieux
cogneue.
Voila
Dieu
qui
avoit
choisi
de
tout
le
monde
un
certain
peuple.
Et
pourquoy?
Nous
avons
veu
par
ci
devant
qu'il
n'y
avoit
nulle
dignite:
mais
cela
procedoit
d'amour
gratuit.
Or
pource
que
les
hommes
volontiers
obscurcissent
la
grace
de
Dieu,
ou
la
mettent
en
oubli,
ou
bien
ne
la
cognoissent
pas
comme
ils
doivent,
Dieu
a
voulu
que
les
enfans
d'Abraham,
devant
qu'entrer
au
Sanctuaire
cogneussent:
Pourquoy
avons-nous
accez
a
nostre
Dieu?
Pourquoy
est-ce
qu'il
se
rend
familier
a
nous,
et
qu'il
nous
recoit
quand
nous
venons
a
luy?
C'est
pource
qu'il
a
eleu
la
semence
d'Abraham,
voire
sa
semence
legitime.
Nous
voyons
donc
comme
Dieu
a
voulu
faire
sentir
a
ceux
qui
estoyent
descendus
de
la
race
d'Abraham,
que
sans
qu'ils
eussent
rien
merite,
ils
avoyent
este
choisis
pour
estre
l'heritage
de
Dieu
eternel:
II
leur
a
(di-ie)
declare
cela,
et
les
a
exercez
en
la
memoire
d'un
tel
benefice,
afin
qu'il
fust
mieux
recogneu
entre
eux.
C'est
(di-ie)
ce
que
nous
avons
a
noter.
Au
reste,
par
ce
moyen-la
Dieu
a
tenu
la
bride
plus
estroite,
afin
que
les
Iuifs
se
maintinssent
en
purete
et
chastete,
et
qu'il
n'y
eust
point
de
paillardise
ni
de
confusion
entre
eux,
tellement
qu'on
ne
cogneust
plus
quels
seroyent
les
enfans
bastards
et
legitimes:
qu'il
n'y
eust
nulle
discretion
en
cela.
Quand
donc
Dieu
a
ordonne
ceste
loy,
il
a
donne
occasion
aux
Iuifs
do
vivre
plus
chastement,
afin
que
leur
lignee
fust
saincte,
et
non
point
prophane:
que
celuy
qui
eust
paillarde,
devoit
penser:
Comment?
Dieu
m'a
esleu
devant
que
ie
fusse
ne,
pource
que
ie
suis
des
enfans
d'Abraham:
et
ne
s'est
point
encores
contente
de
cela,
mais
a
declaire
qu'il
seroit
mon
Sauveur
iusques
en
mille
generations
:
il
accepte
ma
lignee,
il
la
dedie
a
soy
:
combien
que
nous
soyons
tous
maudits
de
nature,
voila
ceste
grace
d'adoption
qui
surmonte
en
mon
lignage.
Et
maintenant
i'iray
susciter
une
semence
pollue,
qui
ne
sera
point
du
peuple
de
Dieu,
du
corps
de
son
Eglise,
qui
n'aura
point
accez
au
sanctuaire:
n'est-ce
pas
renoncer
au
benefice
de
mon
Dieu?
N'est-ce
pas
le
forclorre
loin
de
moy,
et
ne
luy
donner
nul
accez,
quand
il
m'appelle
si
doucement?
Voila
(di-ie)
ce
qui
devoit
retenir
les
Iuifs,
ou
ils
estoyent
plus
que
stupides:
c'estoit
une
ingratitude
trop
lasche
et
mescognoissance
du
bien
qui
leur
avoit
este
ottroye
de
Dieu.
Et
ainsi,
maintenant
pour
appliquer
a
nostre
instruction
ces
deux
passages:
combien
qu'auiourd'huy
Dieu
ne
regarde
point
s'il
y
a
greveure
au
corps
d'un
homme,
et
ne
regarde
point
aussi
le
parentage:
neantmoins
si
veut-il
que
ceste
loy
nous
serve,
et
Calvini
opera.
Vol
XXVIII.
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