13:65 65 1548 OCTOB. 66 les Lettres francaises I. 261.281. Trad. angi. de Oonstable IL 168 suiv. et dans la Collection de la Soc Parker III. 704. Pour le texte latin voyez la piece suivante.) Monseigneur, combien que Dieu vous ayt proveu dune singuliere prudence, magnanimite et aultres vertuz requises a lestat ou il vous a constitue, et aux affaires quil vous a mis en main, toutesfois dautant que vous me tenez pour serviteur de son filz auquel vous desirez sur tout dobeir, ie me tiens asseure que pour lamour de luy vous recepvrez humainement ce que ie vous escriz en son nom, comme de faict ie ne pretenz a aultre fin, sinon quensuivant ce que vous avez commence de plus en plus, vous advanciez son honneur iusques a ce que vous ayez estably son regne en telle perfection comme il se peult veoir au monde. Et aussi vous cognoistrez par la lecture, que sans advancer rien du mien, le tout sera tire de sa pure doctrine. Si ie ne regardois que la dignite et grandeur ou vous estes, il ny auroit point accez pour ung homme de ma qualite. Mais puis que vous ne refusez point destre enseigne du maistre auquel ie sers, mais que plustost preferez a tout le reste la grace quil vous a faicte destre de ses disciples, il me semble que ie nay besoing de vous faire longue excuse ne preface, pource que ie vous tiens assez dispose a recepvoir tout ce qui procedera de luy. Nous avons tous a rendre graces a nostre Dieu et Pere de ce quil sest voulu servir de vous en une oeuvre tant excellente, que de remettre au dessus la purete et droicte reigle de son service en Angletterre par vostre moyen, et faire que la doctrine de salut ayt lieu, et y soit fidellement publiee pour tous ceux qui la vouldront escouter; de ce quil vous a donne telle vertu et constance a poursuyvre iusques icy contre tant de tentations et difficultez, de ce quil vous a tenu la main forte en benissant tous voz conseilz et labeurs pour les faire prosperer. Ce sont choses qui incitent tous vrays fidelles a magnifier son nom. Mais ce pendant pource que Sathan ne cesse deslever tousiours nouveaulx combatz, et que cest une chose de soy si difficille que rien plus, de faire que la verite de Dieu domine paisiblement entre les hommes qui de leur naturel sont adonnez a mensonge; daultrepart quil y a tant de circonstances qui empeschent auiourdhuy le cours dicelle, et sur tout que les superstitions de Lantechrist aiant prins racine de si long temps ne se peuvent aisement oster des coeurs, il me semble que vous avez bon mestier destre conferme par sainctes exhortations. Et ie ne doubte point que lexperience ne le vous face sentir, cfui sera cause de my faire proceder plus franchement. Pource que ma deliberation, comme iespere, respondra a vostre desir, quant mes exhortations seroient superflues, si supporteriez vous le zele et solicitude Calvini opera. Vol. XIII.