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SUR
L'EPITRE
AUX
CORINTHIENS.
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branle,
ils
ont
la
bouche
close,
tellement
que
ils
ne
peuvent
invoquer
Dieu:
pour
le
moins
ils
n'ont
point
un
courage
ouvert
pour
venir
a
luy
en
ceste
fiance
dont
parle
sainct
Paul
au
troisieme
chapitre
des
Ephesiens,
qnand
il
dit
que
si
nous
avons
la
foy
par
Iesus
Christ,
nous
prions
Dieu,
nous
sommes
hardis
a
le
invoquer
en
plene
liberte.
Or
donc
ceste
sollicitude
la
seroit
mauvaise,
quand
nous
serions
preoccupez
de
frayeur,
et
que
nous
ne
scaurions
si
nous
avons
conge
de
venir
a
Dieu,
et
s'il
nous
veut
recevoir.
Mais
quand
apres
nous
estre
desfiez
de
nostre
faiblesse,
nous
esperons
toutesfois
que
Dieu
aura
pitie
de
nous:
et
quand
il
nous
appelle
que
nous
venons
a
luy
franchement,
et
concluons
que
nous
ne
serons
point
frustrez
de
nostre
attente,
voyla
comme
c'est
que
sainct
Paul
veut
que
nous
regardions
de
ne
point
tomber.
Et
ce
n'est
pas
seulement
ici
qu'il
veut
corriger
ceste
presomption
de
la
chair
laquelle
annonchalit
ainsi
les
hommes:
mais
nous
voyons
ce
qu'il
dit
en
l'Epistre
aux
Romains,
quand
il
fait
comparaison
des
Iuifs
avec
les
Payens:
car
il
use
quasi
de
semblables
mots.
Pourquoy?
Pour
ce
qu'on
voyait
une
cheute
horrible
en
ce
peuple
que
Dieu
avoit
esleu,
les
Payens
devoyent
estre
admonestez
de
ne
se
point
enorgueuillir,
mais
plustost
mettre
toute
leur
gloire
en
la
bonte
gratuite
de
Dieu,
scachans
que
c'estoit
de
la
qu'ils
tenoyent
tout,
et
que
c'estoit
par
la
aussi
que
ils
estoyent
maintenus:
mais
au
lieu
de
ce
faire,
ils
despitoyent
les
Iuifs
et
s'en
mocquoyent.
Voire
(dit
sainct
Paul)
et
ce
miroir
ci
ne
vous
peut-il
humilier?
Quand
vous
voyez
que
Dieu
a
reprouve
ceux
qui
estoyent
eleus
auparavant,
et
les
a
coupez
comme
des
branches
seches,
ou
qu'il
les
a
retranchez
de
son
Eglise,
comme
membres
pourris
et
vous
y
a
entez,
vous
qui
n'estiez
qu'avortons,
et
qui
n'aviez
nulle
dignite
en
vous:
et
ne
considerez
vous
pas
que
Dieu
vous
induit
a
vous
ranger
sous
luy,
cognoissans
que
vous
ne
pouvez
rien.
Or
quand
sainct
Paul
parle
ainsi,
ce
n'est
pas
qu'il
veuille
laisser
en
doute
ceux
qui
ont
creu
a
l'Evangile:
car
ce
seroit
contre
sa
doctrine,
mais
il
les
veut
cependant
tenir
en
bride,
afin
qu'ils
ne
s'aveuglent
point
de
leur
presomption,
laquelle,
comme
i'ay
dit,
retient
les
hommes
en
eux
mesmes,
en
sorte
qu'ils
oublient
que
c'est
de
la
grace
de
Dieu,
ou
bien
n'en
tienent
conte:
autant
en
est-il
en
ce
passage.
Et
ainsi
en
somme
apprenons
quand
nous
serons
debout,
de
cognoistre
que
c'est
Dieu
qui
nous
a
eslevez*
Car
quelle
est
la
force
des
hommes,
sinon
une
phrenesie,
iusques
a
tant
que
Dieu
les
ait
changez?
Or
ce
n'est
pas
le
tout.
Mais
il
faut
que
nous
persistions
par
la
grace
de
celuy
qui
a
commence
et
qui
continue
en
nous:
pour
ce
que
la
Calvin
opera
Vol.
XLIX
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