49:645 645 SUR L'EPITRE AUX CORINTHIENS. 646 que les Iuifs fussent admonestez a pratiquer la doctrine qui est contenue en la Loy : on leur a monstre que si leurs peres n'avoyent point este espargnez, il faudroit qu'ils passassent par une mesme condamnation s'ils les ensuyvoyent: et que si Dieu n'eust reserve quelque semence par sa pure bonte, ils estoyent tous exterminez. Tant y a (disoyent donc les Saincts serviteurs de Dieu) qu'il ne faut point que nous soyons endurcis comme nos Peres. Or s'il a falu que les Iuifs profitassent en telles reprehensions: auiourd'huy nous y devons estre attentifs au double. Et pourquoy ? Car la fin des aages est parvenue a nous. Les Iuifs n'ont este qu'a demi enseignez en comparaison de ceux ausquels l'Evangile est publie. Car Dieu parle a nous maintenant a plene bouche comme aussi nostre Seigneur Iesus Christ disoit a ses disciples, Ie ne vous appelleray plus serviteurs, mais ie vous appelleray mes amis, d'autant que ie me declare si priveement envers vous. Et c'est ce qui est dit aussi, que le Fils qui est au sein du Pere nous a revele les choses qui estoyent auparavant incognues : et que nous sommes preferez a tous les saincts Rois qui ont vescu de ce temps la, et aux saincts Prophetes : comme il en est parle en d'autres passages. Puis qu'ainsi est donc, que Dieu auiourd'huy nous a tant avancez que nous sommes a la plus grande lecon (comme on dit) et a la plus haute: que nous pensions a nous et ne soyons point de gros asniers. Car que seroit-ce si les enfans qui sont de la plus haute reigle, estoyent des asniers, et que ceux qui sont plus bas, eussent mieux profite? Que diroit-on? ne seroit-ce point a leur confusion, tellement qu'on diroit qu'on a perdu et l'argent et le temps? Ho, le vilain (dira chacun)