25:645
645
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
I.
646
ne
seray
plus
rien.
Dieu
donc
quand
il
establit
ainsi
des
gens
en
office
n'amoindrit
point
sa
condition
pour
cela:
car
il
a
tousiours
l'empire
souverain
par
dessus
tous
hommes,
lesquels
ne
doyvent
estre
sinon
instrumens
de
sa
vertu:
et
par
consequent
le
doyvent
servir,
rapportant
le
tout
a
luy.
Si
ceste
doctrine
estoit
bien
cognue,
les
rois
et
les
princes
ne
domineroyent
point
auiourd'huy
en
telle
licence
qu'ils
font,
et
de
tous
temps
on
y
eust
veu
une
autre
modestie
qu'on
n'y
voit
point.
Oar
ceux
qui
sont
eslevez
en
honneur,
cuident
que
lo
monde
soit
fait
pour
eux,
et
pour
leurs
beaux
yeux
(comme
on
dit)
et
la
dessus
iis
reiettent
toutes
remonstrances,
toutes
loix
et
statuts,
et
secouent
le
ioug
de
leur
col,
comme
s'ils
tenoyent
tout
en
leur
liberte,
Dieu
ne
leur
est
plus
rien.
Or
tant
y
a
qu'en
ce
passage
Moyse
monstre,
que
quand
il
y
a
des
rois
et
des
princes,
que
leur
superiorite
ne
doit
pas
pourtant
diminuer
l'authorite
de
Dieu,
que
sa
gloire
ne
demeure
tousiours
en
son
entier.
Pourquoy?
les
Princes
du
monde
que
sont-ils
sinon
officiers
de
Dieu,
afin
que
par
leur
moyen
il
soit
obey,
et
que
tous
luy
facent
hommage,
et
que
ceux
qui
sont
les
plus
hauts
commencent,
et
qu'ils
monstrent
l'exemple
aux
petis?
Puis
donc
que
le
iugement
est
de
Dieu,
ceux
qui
auront
perverti
l'ordre
et
la
police,
quand
ils
estoyent
appelez
a
faire
leur
devoir,
ceux-la
seront
coulpables
au
double.
Et
ainsi
les
Rois,
et
les
princes
auront
un
conte
bien
difficile
a
rendre,
et
aussi
tous
ceux
qui
sont
en
estat
de
iustice
:
car
s'ils
y
faillent,
ils
ne
sont
point
seulement
tenus
aux
hommes,
et
n'ont
point
seulement
offense
les
creatures,
mais
la
maieste
de
Dieu
y
est
violee,
son
siege
est
souille.
Et
pourquoy?
d'autant
que
le
iugement
luy
appartient,
et
se
l'est
reserve.
Mais
comme
ceci
est
dit
de
l'estat
de
la
iustice,
aussi
notons
qu'il
appartient
au
regime
spirituel
que
Dieu
a
institue
en
son
Eglise:
voire
et
doit
estre
ceste
doctrine
observee
plus
estroitement
en
cest
endroit,
qu'en
la
police
terrienne.
Pourquoy?
Quand
les
Rois,
les
Princes
et
Magistrats
sont
instituez,
Dieu
leur
donne
quant
et
quant
l'authorite
de
faire
des
loix.
Il
est
vray
qu'ils
les
doyvent
apprendre
en
son
escole,
comme
il
est
dit:
Que
c'est
par
la
sagesse
de
Dieu
que
les
statuts
tiennent,
et
les
polices
qui
se
font.
Mais
tant
y
a,
qu'encores
les
loix
civiles
elles
sont
faites
par
les
hommes.
Or
cependant
si
est-ce
que
Dieu
n'a
rien
quitte,
que
tousiours
il
ne
tienne
l'empire
souverain
par
dessus
les
hommes,
ie
di
quant
a
la
police
exterieure.
Or
du
regime
spirituel
de
l'Eglise,
nous
savons
que
Dieu
veut
estre
escoute,
sur
tout
qu'on
so
renge
a
sa
parolle,
que
les
hommes
n'entreprennent
point
de
faire
ne
loix
ne
statuts:
mais
qu'ils
se
contentent
de
ce
qu'il
leur
commande.
Car
c'est
la
vraye
perfection
que
ceste
reigle
qui
est
contenue
en
sa
|