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versite.
D'autant
plus
donc
nous
faut-il
noter
ceste
sentence,
ou
il
nous
est
declare,
que
quand
Dieu
vient
en
avant,
il
n'est
plus
question
de
rien
deferer
aux
hommes:
car
c'est
un
sacrilege
par
trop
grand,
que
les
hommes,
ou
les
creatures
soyent
en
telle
estime,
que
le
droict
de
Dieu
soit
obscurci,
ou
qu'on
luy
en
ravisse
quelque
chose.
Et
toutesfois
nous
voyons
que
cela
est
par
trop
commun:
qui
nous
empesche
que
nous
ne
servions
a
Dieu
comme
il
appartient.
Il
est
vray
que
chacun
sera
destourne
de
ses
propres
concupiscences:
encores
que
nul
d'ailleurs
ne
nous
resiste,
nous
aurons
nos
destourbier
interieurs,
que
nostre
nature
est
si
vicieuse,
que
nous
ne
pouvons
nous
appliquer
en
facon
que
ce
soit,
a
bien
faire.
Si
est-ce
neantmoins
qu'encores
ce
mal
ici
y
est,
que
quand
un
homme
viendra
en
avant,
nous
voila
comme
esperdus.
Ie
voudroye
bien
faire
mon
devoir
(dirons-nous)
mais
quoy?
Il
faudra
que
i'acquiere
la
haine
d'un
tel:
auiourd'huy
on
voit
qu'on
ne
peut
point
gratifier
au
monde,
sinon
en
hurlant
avec
les
loups
(comme
on
dit)
et
il
est
force
de
suyvre
les
autres.
Et
puis,
voici
mon
voisin,
i'auroye
tous
les
iours
la
guerre
a
luy,
si
ie
ne
me
conformoye
a
sa
maniere
de
faire:
voici
un
tel
qui
est
mon
ami,
il
faut
que
ie
le
supporte.
Voila
d'ou
viennent
les
maquerelages,
et
toutes
autres
villenies,
qu'un
chacun
pour
complaire
a.
son
prochain,
et
a
son
ami
despitera
Dieu.
Car
quand
les
vices
regnent,
les
paillardises,
les
yvrongneries
et
autres
dissolutions,
qu'un
chacun
est
infecte
a
l'exemple
de
son
prochain,
et
prend
on
les
maladies
de
l'un
a
l'autre:
qui
est
cause
de
tout
cela?
C'est
que
nous
eslevons
les
hommes
par
trop,
et
ne
cognoissons
point
qu'il
nous
faudroit
abbaisser
et
grands,
et
petits,
et
estre
attentifs
a
nous
conformer
a
la
volonte
de
Dieu.
Ainsi
donc
retenons
tant
mieux
ceste
doctrine
qui
nous
est
ici
declaree,
non
seulement
aux
iuges,
mais
a
tous
en
commun.
Puis
que
le
iugement
est
de
Dieu,
qu'il
ne
faut
plus
que
nous
soyons
esbranslez
par
les
hommes
en
facon
que
ce
soit:
mais
que
Dieu
ait
sa
preeminence,
et
que
toute
consideration
humaine
soit
mise
bas,
et
que
si
les
hommes
nous
effarouchent,
que
nous
resistions
a
cela,
et
que
nous
ne
soyons
point
si
malins,
de
ravir
a
Dieu
ce
qui
luy
appartient,
afin
d'en
remparer
les
creatures.
Voila
ce
que
nous
avons
ici
a
retenir.
Et
cependant
aussi
quand
il
est
dit
que
le
iugement
est
de
Dieu,
ce
mot
emporfe
une
bonne
doctrine.
Il
est
vray
que
Moyse
parle
ici
du
lieu
que
tiennent
les
iuges
et
les
magistrats
:
comme
s'il
disoit,
qu'ils
n'ont
point
cela
en
propriete,
que
ce
n'est
pas
une
seigneurie
qu'ils
ayent
d'heritage:
mais
que
c'est
un
office
simple,
et
que
Dieu
en
les
constituant
en
tel
degre
d'honneur,
n'a
point
resigne
sa
maieste
pour
dire:
Les
creatures
domineront
en
toute
puissance
et
ie
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