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SERMON
IV.
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Dieu,
auquel
il
estoit
tenu
de
servir.
C'est
comme
i
quelqu'un
estant
loe
de
son
maistre
pour
le
servir,
ne
sait
s'il
y
a
personne
en
la
maison,
qu'il
chante,
qu'il
gaudisse,
qu'il
boyve,
et
mange
a
ses
heures,
et
qu'il
dormo
quand
il
luy
plaist,
et
qu'il
ne
luy
chaille
de
son
maistre:
un
serviteur
qui
oublira
ainsi
son
maistre,
n'est-il
pas
digne
qu'on
luy
crache
au
visage?
Or
donc
quand
les
iuges
ne
cognoissent
point
de
qui
ils
tiennent
leur
estat,
et
leur
dignite,
c'est
une
ingratitude,
voire
une
stupidite
trop
vilaine,
et
brutalle.
Au
reste,
si
les
iuges
cognoissent
que
Dieu
les
a
establis,
et
cependant
qu'ils
soyent
empeschez
par
la
crainte
des
hommes,
et
que
quand
ce
viendra
a
faire
ce
qu'ils
cognoissent
estre
de
leur
devoir,
qu'ils
soyent
empeschez
et
retenus,
pource
que
les
hommes
leur
sont
contraires,
et
qu'est-ce
qu'ils
attribuent
a
Dieu?
qu'est-ce
qu'ils
estiment
de
sa
vertu?
Or
est-il
ainsi
que
Dieu
leur
a
enseigne
leur
lecon,
et
leur
a
promis
de
leur
assister,
et
d'estre
leur
garent.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
ne
faut-il
point
qu'ils
facent
un
bouclier
de
sa
vertu
invincible,
et
qu'ils
combattent,
encores
que
tout
le
monde
s'esleve
contr'eux
?
Dieu
n'est-il
pas
assez
puissant
pour
les
aider
et
secourir,
s'ils
ont
leur
fiance
en
cela,
qu'ils
s'y
arrestent,
et
qu'ils
cueillent
une
hardiesse
et
une
constance
vive
pour
aller
le
droit
chemin?
Autrement,
s'ils
sont
esmeus
de
telles
tentations
pour
decliner
de
leur
devoir,
qu'ils
sachent
qu'ils
despouillent
Dieu
de
sa
vertu.
Ainsi
donc
nous
voyons
ce
que
i'ay
dit,
c'est
assavoir,
que
ce
passage
emporte
une
doctrine
bien
utile.
Mais
encores
il
nous
faut
noter,
que
ceci
n'appartient
pas
seulement
a
ceux
qui
sont
en
authorite,
mais
a
tous
en
general.
Car
il
y
a
comme
une
comparaison
faite
entre
Dieu
et
les
hommes
mortels.
Et
pourquoy?
Car
il
n'y
a
rien
qui
nous
trompe
plus,
que
ce
que
nous
attribuons
trop
aux
hommes,
en
diminuant
Dieu,
ou
en
abolissant
sa
hautesse.
Toutes
fois
et
quantes
que
les
hommes
nous
viennent
au
devant,
Dieu
n'est
quasi
rien
au
prix:
que
si
nous
le
mettons
en
balance,
il
semble
qu'il
ne
poise
point
une
plume:
et
des
hommes,
ils
auront
tousiours
leur
poids
envers
nous.
Il
est
vray
que
si
nous
voions
estimer
un
homme
au
prix
de
nous,
nous
le
saurons
bien
amoindrir:
car
chacun
se
voudra
faire
valoir.
Ou
bien,
si
nous
regardons
les
hommes
de
l'un
a
l'autre,
celuy
qui
aura
faveur
envers
nous,
donne
plus
grand
lustre
pour
descouvrir
ce
qui
sera
a,
mespriser
en
la
partie
opposite:
qu'on
dira,
Et
qu'est-ce
de
celuy-la?
et
ce
n'est
rien.
Pourquoy?
Car
nous
voulons
estimer
l'autre
beaucoup
d'avantage.
Voila
donc
comme
nous
saurons
despriser
les
hommes.
Mais
quand
nous
venons
a
Dieu,
alors
il
faut
qu'il
soit
comme
mis
bas,
et
que
les
hommes
soyent
comme
eslevez
en
son
lieu.
Voila
nostre
malice
et
nostre
per-
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