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643
SERMONS.
644
en
differast
l'execution:
et
cela
aussi
eust
contrevenu
a
la
promesse.
Tellement
qu'Abram
s'est
tousiours
retenu
en
son
entier,
a
fin
de
ne
rien
amoindrir
de
la
benediction
qui
luy
estoit
promise.
Quoy
qu'il
en
soit,
tant
y
a
qu'il
n'a
point
refuse
de
s'allier
pour
vivre
en
paix,
et
pour
n'estre
point
comme
en
proye
et
a
l'abandon.
Par
cela
nous
sommes
admonestez,
comme
i'ay
touche,
de
converser
tellement
avec
les
hommes,
voire
.
encores
qu'ils
ayent
comme
des
aigueillons
pour
nous
picquer,
et
que
nous
ayons
este
outragez
d'eux
:
toutesfois
que
nous
taschions
de
nous
maintenir
en
sorte,
que
s'il
y
a
quelque
malice
et
durete
en
eux,
que*
nous
la
flechissions,
quand
ils
cognoistront
que
nous
ne
cercherons
que
paix,
et
que
nous
procurons
leur
bien.
Encores
qu'ils
taschent
a
nous
mal-faire,
et
qu'ils
ne
se
portent
point
equitablement
envers
nous,
que
toutesfois
nous
esperions
que
Dieu
chantera
leurs
coeurs,
qui
sont
malins
et
venimeux,
ou
bien
qu'il
les
retiendra
tellement,
que
si
nous
sommes
brebis,
nous
ne
laisserons
pas
d'estre
gardez
et
garentis
de
la
main
de
ce
Pasteur
celeste
au
milieu
des
loups.
Voila
donc
ce
[pag.
17]
que
nous
avons
a
retenir.
Or
la
cause
de
la
guerre
est
quant
et
quant
notee,
en
ce
qu'Abram,
voyant
que
son
parent
estoit
prisonier,
a
pris
les
armes.
Par
cy
devant
ou
luy
avoit
donne
beaucoup
d'occasions
de
s'escarmoucher:
mais
tous
les
dommages,
et
toutes
les
pertes
qu'il
a
receues,
ne
l'ont
point
induit
k
faire
la
guerre.
Il
est
patient
en
tout
cela:
la
seule
captivite
de
son
neveu
l'esmeut.
Ici
on
pourroit
demander,
s'il
estoit
licite
a
Abram
de
prendre
les
armes:
car
combien
que
le
sang
ne
peut
mentir
(comme
on
dit
en
proverbe)
et
qu'il
pouvoit
avoir
une
affection
telle
envers
son
neveu
pour
le
retirer,
que
cela
ne
luy
estoit
point
impute
a
faute:
si
estce
neantmoins
qu'en
general
il
nous
faut
avoir
ceste
reigle
:
Qu'il
n'est
point
licite
a
homme
qui
soit
de
prendre
les
armes.
Il
faut
que
Dieu
seul
les
donne.
C'est
luy
qui
arme
(comme
dit
S.
Paul)
les
Rois
et
les
Princes.
Et
quand
il
allegue
qu'ils
ont
droit
et
superiorite
pour
punir
les
meschans,
il
dit:
Voila
pourquoy
ils
portent
le
glaive.
Ce
n'est
pas
qu'ils
l'ayent
usurpe
a
leur
poste,
et
qu'ils
le
tiennent
a
l'appetit
des
creatures.
Il
faut
donc
que
Dieu
en
soit
l'autheur.
Voila
pourquoy
i'ay
dit,
que
nul
ne
peut
user
de
force
et
de
violence,
sinon
qu'il
ait
authorite
acquise
de
celuy
a
qui
elle
appartient.
Par
tant
il
n'y
a
que
les
Rois,
les
Princes
et
magistratz
qui
puissent
prendre
[pag.
18]
les
armes,
et
avec
lesquels
aussi
on
se
puisse
conioindre.
Voila
un
article
qui
nous
doit
estre
resolu
:
car
que
seroitce,
si
chacun
se
iettoit
ainsi
en
campagne,
s'il
y
avoit
quelque
iniure
faite?
Il
y
auroit
une
horrible
confusion
partout.
Davantage
sainct
Paul
pour
nous
tenir
comme
bridez,
et
pour
nous
exhorter
a
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