48:641 641 DE LA PENTECOSTE. 642 pas apertement qu'on ne veut cognoistre Iesus Christ: mais ii y en a bien peu qui facent leur devoir de le chercher comme il appartient. Ainsi ce n'est point de merveilles si les Prophetes insistent tousiours sur ce poinct de nous amener a la cognoissance de Iesus Christ: car c'est le seul moyen pour nous reconcilier avec Dieu, et ou il nous faut prendre nostre fondement. Or nous voyons maintenant que, quand le sainct Esprit a este espandu si abondamment, que ce n'a pas este a autre fin sinon que les hommes, lesquels estoyent estranges de la cognoissance de Iesus Christ, fussent appelez, et que nous fussions tous reduits ensemble pour estre le peuple de Dieu et pour le recevoir. Mais pour avoir plus facile intelligence de ce passage, il nous faut exposer ce que dit le Prophete: II adviendra es derniers iours que Respandray de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophetizerontj et vos ieunes verront visions, ei vos anciens songeront songes. En ceci il faut noter que, combien que le Prophete dise que le S. Esprit sera espandu sur toute chair, neantmoins tous ne le recoyvent pas. Comme de faict nous voyons qu'il y en a beaucoup qui en sont privez. Toutesfois Dieu nous appelle tous, mais nous y resistons par nostre ingratitude et malice. Tant y a que cela demeure tousiours vray, que nul ne vient a luy que celuy qu'il attire par son S. Esprit. Par cela aussi il nous est signifie que, si nous venons a Iesus Christ par foy, et nous y tenons en vraye humilite, nous receverons des graces de son Esprit si abondamment que nous en pourrons communiquer a nos prochains. Voyla donc comme Iesus Christ nous appelle tous en general: mais cependant il s'en faut beaucoup que tous vienent a luy: car nous refusons ce bien qui nous est presente. Et pourquoy? D'autant que nousnous en rendons indignes, aimans mieux nous addonner a nos vanitez qu'a la crainte de Dieu. Or puis qu'ainsi est que beaucoup ne recoyvent les graces qui leur sont presentees, combien qu'ils soyent tous appelez, on pourroit demander pourquoy le Prophete parle ainsi. Mais il a voulu prendre une telle generalite pour monstrer que de tous estats et de toutes aages il en amenera a sa cognoissance: et aussi pource que maintenant Dieu ne fait point de division entre le luis et le payen : car le S. Esprit par sa vertu besongne par tout. Nous voyons que le peuple des Iuifs entre tous les autres a este le premier qui a eu la cognoissance du vray Dieu: et combien que le nombre de ceux d'entre les Iuifs qui ont creu, ait este bien petit, tant y a que le S. Esprit leur a este presente. Les Payens aussi ont este instruits par la predication de l'Evangile. Voyla comme sans merveilles le Prophete dit que Dieu a espandu son Esprit sur toute chair. Or la doctrine qui a este annoncee au commence- Galvini opera. Vol. XLVIII.