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641
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
I.
642
iniquite,
tellement
qu'il
faudroit
que
Dieu
eust
tout
le
monde
en
haine
et
detestation,
et
que
nous
fussions
tous
reiettez
de
luy,
s'il
attendoit
qu'aucun
s'addonnast
a
bien
faire:
car
nostre
nature
nous
poussera
tousiours
a
mal.
Mais
Dieu
choisit
les
siens,
sans
qu'ils
le
puissent
prevenir
par
aucun
merite:
et
cependant
apres
qu'il
les
a
marquez
du
nombre
de
son
troupeau,
il
les
advoue,
il
les
aime
comme
ses
enfans,
et
ses
domestiques,
voire
sans
regarder
de
quelle
nation
ils
sont,
ne
de
quel
estat
:
s'ils
sont
riches
ou
povres,
s'ils
sont
en
credit,
s'il
y
a
quelque
grace
et
dexterite,
s'il
y
a
autre
chose.
Dieu
donc
a
comme
les
yeux
fermez
a
toutes
ces
considerations
qui
nous
sont
tant
recommandees
:
car
il
ne
regarde
sinon
l'integrite
du
coeur,
il
ne
s'amuse
point
a
ces
masques
qui
apparuissent,
comme
il
est
dit
aussi
en
l'autre
passage
:
Que
les
apparences
ne
le
trompent
pas,
mais
qu'il
regarde
ce
qui
est
dedans.
Voila
donc
quant
au
premier.
Mais
il
nous
faut
appliquer
ce
passage
selon
que
Moyse
en
use,
c'est
qu'a
l'exemple
de
Dieu
nous
ayons
ceste
droiture
en
nous,
de
ne
point
estre
attirez
ne
ca
ne
la
par
ce
qui
apparoist
aux
hommes.
Et
ce
est
une
doctrine
bien
utile,
voire
necessaire.
Il
est
vray
que
ceci
notamment
s'addresse
aux
iuges
et
aux
gouverneurs,
selon
que
Dieu
les
approche
plus
de
soy,
d'autant
qu'il
les
a
colloquez
en
son
siege,
et
qu'il
veut
qu'ils
facent
son
office
en
ce
monde:
il
faut
aussi
qu'ils
ayent
tant
plus
grand
soin
de
suyvre
l'equite,
sans
se
laisser
pervertir
par
ce
qui
apparoist
aux
hommes.
Mais
tant
y
a
qu'un
chacun
en
son
endroit
doit
estre
instruit
de
suyvre
l'exemple
de
Dieu,
et
de
s'y
conformer.
Comme
aussi
sainct
Paul
nous
rameine
la,
quand
il
parle
des
serfs,
et
de
ceux
qui
sont
de
basse
condition,
et
qu'on
pourroit
opprimer
:
pour
ce
que
les
hommes
se
donnent
licence
de
mal
faire,
quand
ils
voyent
qu'un
povre
homme
ne
se
peut
revanger,
et
que
si
on
luy
a
fait
quelque
tort
ou
iniure,
il
faut
qu'il
hume
cela
patiemment,
ils
prennent
tant
plus
d'audace,
pour
dire
:
O
de
cestuy-ci,
quand
ie
luy
auray
fait
du
pis
que
i'auray
peu,
il
n'a
nul
moyen
de
me
nuire.
Nous
serons
donc
tant
plus
hardis,
quand
nous
verrons
les
gens
estre
contemptibles,
et
qu'ils
n'auront
nul
support.
Or
sur
cela
saint
Paul
dit,
qu'il
nous
faut
eslever
les
yeux
en
haut,
et
que
d'autant
qu'il
n'y
a
point
d'acception
de
personne
devant
Dieu,
qu'il
ne
faut
pas
que
nous
pensions
eschapper
impunis,
quand
nous
aurons
abuse
du
privilege
ou
credit
qu'il
nous
donnera.
Celuy
donc
qui
mesprise
son
prochain,
doit
penser:
Or
tant
y
a
que
nous
avons
un
iuge
commun
au
ciel,
et
quand
nous
viendrons
la,
si
ie
suis
auiourd'huy
riche
et
honorable,
quant
au
monde,
si
ie
suis
en
estat
et
dignite,
il
faudra
que
tout
cela
cesse,
et
auiourd'huy
ma
partie
est
en
mespris,
et
n'a
nul
qui
luy
sub-
Calvini
opera.
Vol
XXV.
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