28:64 que les hommes viennent en une telle confusion, qu'il ne les resveille, et qu'il ne les adiourne devant luy. Et ainsi humilions-nous, et n'attendons point qu'il nous appelle a conte, et qu'il nous y traine par force: mais que nous prevenions tousiours son iugement pour cheminer en sa crainte, et en telle solicitude que nous prenions plaisir a le servir et honorer: et qu'il y ait une telle honnestete en nous, que non seulement l'ordre de nature soit observe: mais que nous monstrions que ce n'est point en vain qu'il nous a separez d'avec les povres incredules, et qu'il a voulu que nous fussions un peuple sainct et dedie a son service. LE PREMIER SERMON SUR LE CHAP. XXIII. V. 1-3. DU IEUDI 16E DE IANVIER 1556. On pourroit trouver estrange, que Dieu repousse ici de son Eglise ceux qui son grevez en leurs corps. Car il ne semble point que cela empesche que les hommes n'approchent de Dieu : plustost quand il y a quelque foiblesse en eux, cela les rend dignes de pitie et de compassion. Et nous savons d'autre coste, que Dieu demande une purete spirituelle, et qu'il ne luy chaut pas beaucoup de ceste apparence; comme il est notamment escrit au quinziesme chap. du premier de Samuel: Qu'il ne regarde point a l'oeil, comme font les hommes. Mais nous avons a noter, quand Dieu a requis, une purete exterieure anciennement sous la Loy, que c'a este pour attirer plus avant les Iuifs, a ce qu'ils cogneussent qu'ils ne pouvoyent pas se presenter au temple, qu'ils ne fussent bien purifiez, voire quant a leurs ames. Autant en est-il de ce que nous voyons ici. Car quand Dieu condamne la greveure qui sera au corps, c'est pour signifier que ceux qui le vouloyent servir, et desiroyent d'approcher de luy, devoyent estre entiers et en leurs corps et en leurs ames. Car tout ce qui a este figure en la Loy, se rapportoit a ce patron spirituel et celeste que Moyse avoint veu en la montagne : comme il est escrit au 25. chap. du Levitique. Et cela est bien observe tant par S. Estienne que par l'Apostre aux Heb. Ainsi donc notons, quand Dieu exclud du sanctuaire tous ceux qui avoyent quelque greveure en leurs corps: par cela il demonstre qu'il vouloit avoir des serviteurs qui fussent purs et entiers, voire et qu'on ne s'amusast point a ce qui estoit apparent devant les hommes: mais qu'on cerchast la vraye integrite, c'est assavoir celle que Dieu regarde, qui est en nos coeurs et en nos esprits. Autant en est-ii de