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SERMON
IV.
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par
escrit,
c'est
assavoir,
qu'ils
doyvent
maintenir
droit
et
equite
envers
tous
ceux
qui
leur
sont
commis
en
charge.
Car
comme
il
a
este
declare
par
ci
devant,
c'est
un
service
honneste
que
l'estat
de
iustice,
ceux
qui
dominent
ne
sont
point
eslevez
en
haut
a
telle
condition,
qu'ils
foullent
leurs
subiets
au
pied,
ou
bien
qu'ils
n'en
tiennent
conte:
mais
au
contraire,
ils
leur
sont
obligez,
et
y
a
une
servitude.
Oar
Dieu
n'a
point
cree
les
principautez
a
l'appetit
de
peu
de
gens,
afin
que
tout
le
genre
humain
leur
soit
subiet:
mais
c'est
pour
tout
le
bien
commun.
Si
donc
les
gouverneurs
n'entendent
qu'ils
sont
obligez
par
la
volonte
de
Dieu
et
l'ordre
de
nature,
a
ceux
qui
leur
sont
commis,
il
faudra
qu'ils
rendent
conte
a
Dieu,
d'avoir
abuse
de
sa
grace,
et
de
l'honneur
qu'il
leur
a
fait.
Voila
quant
au
premier
que
nous
avons
ici
a
observer.
Or
cependant
notons,
que
s'il
y
a
une
telle
obligation
envers
les
hommes,
par
plus
forte
raison,
ils
sont
plus
estroitement
obligez
a
Dieu.
Quand
il
y
aura
une
cause
de
cinq
sols,
ou
moins,
que
quelqu'un
sera
greve,
si
la
iustice
ne
luy
fait
raison,
nous
voyons
ce
qui
est
ici
dit.
Or
maintenant
si
le
Nom
de
Dieu
est
blaspheme,
que
son
honneur
soit
obscurci,
qu'on
face
des
choses
meschantes
et
detestables,
et
que
ceux
qui
sont
assis
au
siege,
qui
portent
le
glaive
en
la
main
ne
resistent
a
cela,
et
qu'il
ne
leur
chaille
de
l'iniure
qui
se
fait
contre
Dieu,
sont-ils
a
excuser?
Oar
s'ils
ont
laisse
fouller
un
povre
homme,
qu'on
luy
ait
fait
dommage
seulement
d'un
denier,
ils
en
seront
coulpables
devant
Dieu.
Et
c'est
bien
une
chose
plus
precieuse
que
la
maieste
de
Dieu,
et
ce
qui
concerne
son
honneur,
et
service.
Puis
qu'ainsi
est,
notons
bien,
que
si
les
magistrats
sont
tenus
de
rendre
le
droit
a,
chacun
en
choses
petites,
et
quasi
de
nulle
valeur:
qu'ils
doyvent
bien
procurer
a
maintenir
l'honneur
de
Dieu
plus
songneusement
sans
comparaison:
et
sur
tout,
quand
il
est
question
de
ce
regne
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
auquel
tout
le
monde
n'est
point
a
comparer:
car
la
gloire
de
Dieu
reluit
ici.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
noter
en
second
lieu
sur
ce
passage.
Et
au
reste,
quand
il
est
dit
que
les
magistrats
ne
doyvent
point
avoir
acception
de
personne,
cela
signifie
qu'ils
ne
doyvent
point
estre
esmeus
ne
de
richesse,
ne
de
povrete,
ne
de
parentage,
ne
d'amitie,
ne
de
rien
qui
soit.
Oar
ce
mot
de
Personne
en
l'Escriture
se
prend
pour
la
qualite
qui
est
en
l'homme,
pour
luy
acquerir
quelque
grace
et
faveur,
ou
bien
pour
le
rendre
contemptible.
Quand
nous
parlons
d'une
personne
en
nostre
langage
commun,
nous
entendons
l'homme
ou
la
femme:
mais
l'Escriture
signifie
une
chose
plus
speciale,
c'est
qu'on
n'ait
point
regard
quel
est
l'homme:
s'il
est
nostre
voisin,
s'il
est
nostre
ami,
s'il
est
riche
pour
nous
faire
du
bien,
s'il
a
credit
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