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LE
QUATRIEME
SERMON
SUR
LE
CHAP.
I.
V.
16-18.
DU
JEUDI
HE
D'AVRIL
1555.
Nous
avons
veu
par
ci
devant
l'admonition
que
faisoit
Moyse,
a
elire
gens
qui
s'acquittassent
a
gouverner
le
peuple
:
car
si
on
eust
prins
des
iuges
a
la
volee
(comme
il
a
este
declare)
c'estoit
prophaner
le
siege
de
Dieu.
Il
falloit
donc
qu'en
cela
il
y
eust
bonne
discretion.
Mais
ici
Moyse
adiouste
un
article
que
nous
devons
bien
noter.
Car
encores
qu'il
ait
procure
que
ceux
qu'on
elisoit,
fussent
gens
craignans
Dieu,
et
douez
de
graces
singulieres,
si
ne
laisse-il
pas
neantmoins
a
leur
monstrer
leur
office,
et
a
les
advertir
de
ce
qu'ils
ont
a
faire.
En
quoy
nous
voyons
que
les
plus
sages
ont
besoin
d'estre
enseignez,
les
plus
droits,
et
les
plus
iustes
ont
besoin
d'estre
admonnestez.
Et
pourtant,
si
Dieu
desia
nous
a
mis
au
bon
chemin,
et
qu'il
nous
ait
eslargi
des
dons
du
sainct
Esprit:
ne
pensons
pas
que
la
doctrine
nous
soit
pourtant
superflue:
car
il
faut
que
nous
soyons
conduits
iusques
au
bout,
et
nous
savons
que
nostre
perfection
n'est
point
en
ce
monde,
ne
cependant
que
nous
portons
nostre
chair,
et
que
nous
conversons
ici
bas.
Et
au
reste,
que
ceux
que
Dieu
aura
honorez,
les
constituant
en
estat,
et
degre
d'honneur,
cognoissent
qu'ils
ont
besoin
qu'on
leur
declare
leur
devoir,
et
qu'on
les
incite
a
s'acquitter
comme
il
appartient.
Or
venons
maintenant
a
ce
qui
est
ici
contenu.
Moyse
en
premier
lieu
enioint
a
ceux
qui
sont
ordonnez
iuges
et
gouverneurs
d'ouir
les
causes.
En
quoy
il
signifie
qu'ils
doyvent
estre
attentifs,
et
diligens
a
cognoistre
ce
qui
est
du
droit
d'un
chacun
:
car
si
un
iuge
ne
daigne
pas
escouter,
comment
exercera
il
son
office?
Nous
savons
encores
que
les
hommes
mettent
toute
peine
a
iuger
droit
selon
leur
fragilite,
qu'ils
pourront
faillir:
et
s'il
y
a
encores
de
la
nonchalance,
il
faudra
que
tout
aille
en
confusion.
Ainsi
ce
n'est
point
sans
cause,
que
Moyse
notamment
exhorte
les
iuges
a
bien
cognoistre.
Et
notamment
il
dit,
entre
les
Iuifs,
et
entre
les
estrangers.
Comme
s'il
disoit,
qu'il
faut
qu'un
chacun
ait
sa
raison,
nonobstant
que
la
cognoissance
quelque
fois
apportera
faveur
ou
haine,
qu'il
faut
qu'un
iuge
qui
veut
bien
faire
son
office,
oublie
tout
ce
qui
le
pourroit
divertir
du
droit
chemin.
Et
mesmes,
pource
que
les
estrangers
n'ont
nul
support
ni
addresse,
il
faut
que
le
iuge
supplee
a
cela.
Et
s'il
n'attend
nulle
recompense,
et
non
pas
un
grand
merci
de
celuy
auquel
il
peut
faire
droit,
qu'il
ne
laisse
pas
pourtant
de
s'acquitter
:
car
ce
service-la
est
agreable
a
Dieu:
encores
qu'il
n'y
en
vienne
nul
salaire
du
coste
des
hommes,
Dieu
est
assez
puissant
pour
le
revaloir.
Or
donc
ceux
qui
sont
en
estat
de
iustice,
ont
ici
leur
lecon
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