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Ie
vous
monstreray
seulement
le
chemin
pour
vous
guider,
et
cependant
ie
prendray
la
peine
pour
moy,
et
de
l'honneur
ie
le
vous
quitte.
Et
c'est
ce
qui
doit
estre
en
tous
bons
Magistrats
et
gouverneurs
d'un
peuple,
c'est
assavoir,
qu'ils
puissent
retenir
l'authorite
qui
est
requise
:
car
c'est
a
ceste
condition
aussi
que
Dieu
les
a
establis.
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
qu'ils
ne
cherchent
point
leur
propre
:
mais
qu'ils
demandent
de
s'accommoder
tant
qu'il
leur
est
possible,
observans
tousiours
la
charge
principale
qui
leur
est
commise
de
Dieu.
Or
venons
maintenant
a
ce
que
Moyse
entrelace
touchant
la
multitude
du
peuple:
ii
dit:
Vostre
Dieu
vous
a
augmentee
en
sorte
que
vous
estes
comme
les
estoilles
du
ciel,
et
ie
le
prie
qu'il
vous
augmente
mille
fois
plus:
ou
bien,
il
vous
augmentera
mille
fois
plus
selon
qu'il
vous
a
promis.
Icy
Moyse
en
alleguant
la
difficulte
qu'il
avoit
de
cognoistre
de
toutes
causes,
remonstre
aussi
au
peuple
la
benediction
et
la
grace
de
Dieu.
Et
en
cela
voit-on
qu'il
a
travaille
principalement,
pour
faire
sentir
au
peuple
les
biens
qu'il
recoit
de
la
main
de
Dieu:
comme
c'est
aussi
une
doctrine
laquelle
ne
peut
estre
trop
ramentue.
Car
nous
voyons
d'un
coste
l'ingratitude
qui
est
en
nous,
que
nous
fermons
les
yeux
aux
biens
que
Dieu
nous
eslargit,
non
pas
que
nous
n'appettions
de
les
avoir,
mais
cependant
nous
ne
cognoissons
pas
dont
ils
nous
procedent
pour
en
glorifier
l'autheur.
Et
au
reste,
nous
abusons
des
graces
que
nous
avons
receues,
d'autant
qu'il
ne
nous
souvient
point
que
c'est
Dieu
qui
nous
les
a
mises
entre
mains.
Qui
pis
est,
nous
voyons
comme
les
hommes
s'eslevent,
tellement
que
la
gloire
de
Dieu
est
obscurcie
par
eux,
%comme
s'ils
ne
tenoyent
rien
de
luy.
Et
non
seulement
cela,
mais
il
semble
qu'ils
soyent
armez
pour
luy
faire
la^uerre
quand
il
s'est
monstre
liberal
envers
eux<
et
comme
il
sera
dit
au
chapitre
trentedeuxiemeV
Ils
sont
comme
les
chevaux
qui
sont
trop
engraissez,
qui
regimbent
contre
leur
maistre.
Voila,
di-ie,
comme
Dieu
ne
sera
point
recognu
de
nous
en
ses
benefices:
et
puis
quand
nous
l'avons
mis
en
oubli,
nous
sommes
comme
prophanes,
et
toutes
ses
graces
sont
polluees
par
nous.
Voyans
cela,
notons
que
ceste
doctrine
ne
nous
peut
estre
trop
souvent
mise
en
avant,
c'est
quand
Dieu
nous
a
choisis
a
soy,
qu'il
nous
a
obligez
a
luy
tant
et
plus.
Et
pourtant
il
nous
propose
et
nous
met
devant
les
yeux
ses
biens,
afin
que
nous
cognoissions
qu'il
est
prest
de
les
continuer
envers
nous,
moyennant
que
nous
ne
l'empeschions
par
nostre
ingratitude.
Quand
donc
on
nous
traittera
souvent
de
la
bonte
gratuite
de
nostre
Dieu,
et
qu'on
nous
declairera
en
quelle
richesse
il
a
espandu
ses
benefices
sur
nous,
combien
qu'il
nous
semble
que
cela
soit
assez
vulgaire,
et
que
nous
l'ayons
desia
assez
entendu,
sachons
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