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SERMON
III.
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droit
point
prendre
un
vacher
en
sa
maison
ou
un
berger
sous
esperance,
sinon
qu'il
l'ait
cognu,
ou
qu'on
luy
en
responde,
et
qu'il
ne
sache
que
c'est,
celuy-la
ira
establir
au
siege
de
Dieu
un
homme
duquel
il
n'a
nulle
cognoissance,
et
dont
il
ne
peut
rendre
nul
iugement?
Ainsi
donc,
avisons
a
nous,
et
sur
tout,
quand
Dieu
nous
fait
ceste
grace,
voire
ce
privilege
qui
n'est
point
commun
a
tout
peuple,
d'elire
gens
qui
gouvernent:
qu'ils
n'abusent
pas
d'un
tel
don
de
Dieu,
autrement
on
sera
tout
esbahy
qu'on
s'en
trouvera
despouille.
Et
voila
pourquoy
les
tyrannies
sont
venues
au
monde,
que
la
liberte
a
este
perdue
en
tous
peuples,
qu'il
n'y
a
plus
election
aucune,
voire
mesmes
que
les
princes
vendront
la
iustice,
que
les
choses
sont
si
confuses
que
c'est
un
horreur.
Qui
en
a
este
cause,
sinon
que
les
peuples
qui
avoyent
quelque
election
en
ont
abuse,
et
par
ce
moyen
ont
este
dignes
que
Dieu
les
privast
de
l'honneur
qu'il
leur
faisoit?
car
n'est-ce
pas
provoquer
quasi
a
son
escient
l'ire
de
Dieu,
et
le
despiter,
quand
on
aura
une
election
libre,
la
ou
il
faut
choisir
gens
qui
servent
a
Dieu,
et
qui
soyent
comme
ses
officiers,
qu'au
lieu
de
cela
on
face
des
brigues
par
les
tayernes,
et
qu'on
ordonne
comme
par
despit
de
Dieu
et
par
moquerie,
ceux
qui
sont
les
plus
dissolus
et
desbordez.
Ne
voila
point
pervertir
tout
ordre?
Bref
il
semble
qu'on
vueille
dechasser
Dieu
de
son
siege,
quand
on
y
met
ainsi
ses
ennemis,
et
ceux
qui
le
contemnent,
et
ne
demandent
sinon
a
fouller
son
nom
et
sa
maieste
au
pied.
Quand
cela
y
est,
se
doiton
esbahir
que
Dieu
envoye
de
telles
confusions
au
monde
comme
on
les
voit?
Ainsi
donc,
d'autant
plus
nous
faut-il
bien
noter
ceste
doctrine,
ou
il
est
dit,
que
quand
Dieu
donne
a
un
peuple
la
liberte
d'eslire
gens,
qu'il
ne
faut
point
abuser
de
cela,
mais
qu'on
les
doit
choisir
avec
discretion.
Et
mesmes
d'autant
que
nous
y
pourrions
estre
trompez
tous
les
coups,
il
est
question
de
recourir
a
Dieu,
afin
qu'il
nous
donne
prudence,
et
qu'il
nous
gouverne
par
son
sainct
Esprit,
comme
s'il
nous
avoit
marque
au
doigt
ceux
que
nous
devons
choisir.
Et
voila
pourquoy
i'ay
dit
que
iamais
les
elections
ne
seront
bien
reiglees,
que
Dieu
ne
preside
dessus
par
son
sainct
Esprit.
En
la
fin
Moyse
dit:
le
les
ordonneray
sur
vous,
afin
quHls
vous
gouvernent.
Il
declare
que
Dieu
luy
avoit
donne
l'authorite,
mais
cependant
si
voit-on
qu'il
a
communique
avec
le
peuple,
et
a
monstre
par
effect
ce
que
nous
avons
veu,
c'est
qu'il
ne
s'attribue
point
une
puissance
desbordee,
mais
il
cognoist
que
Dieu
l'avoit
oblige
au
bien
commun.
Ainsi
donc
Moyse
a
authorite,
et
cognoist
bien
que
Dieu
l'a
voulu
eslever
par
dessus
le
reste
du
peuple,
mais
cependant
si
est-ce
qu'il
n'abuse
point
de
son
droit,
mais
il
remet
le
tout
au
peuple.
Comme
s'il
disoit:
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