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NOTICE
PRELIMINAIRE.
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seul,
en
lieu
d'estre
'pleins
de
confiance:
d'avoir
une
charite
non
feinte
envers
nos
prochains,
en
lieu
de
V
envie
et
haine
que
nous
leur
portons
avant
qu'estre
regenerez:
d'avoir
une
integrite
et
droiture
appartenante
a
la
vie
eternelle,
en
lieu
de
toute
iniquite
en
laquelle
nous
nous
nourrissons
comme
le
poisson
en
l'eau.
Brief,
si
nous
n'estimons
peu
de
chose,
que
tous
les
dons
supernaturels
du
tout
abolis
en
l'homme
par [p.
7]
le
peche,
nous
sont
rendus
par
un
seul
Iesus
Christ:
et
que
la
raison,
intelligence,
iugement,
volonte,
et
autres
tels*
dons
naturels
en
l'homme
receus
tous
de
son
Createur.,
mais
par
sa
mesme
cheute
corrompus,
sont
aussi
par
le
mesme
Sauveur
reintegrez
en
nous
:
pour
dire
en
un
mot,
si
l'image
de
Dieu,
qui
par
la
desobeissance
de
l'homme
avoit
este
effacee,
est
reparee
en
nous
par
nostre
'Redempteur,
qui
seul
nous
a
reconciliez
a
Dieu
son
Pere,
nous
purgeant
de
nos
pechez,
nous
faisant
ses
freres,
et
heritiers
du
royaume
des
cieux,
affranchis
de
la
tyrannie
de
peche
et
du
diable,
s'estant
appovri
pour
nous
enrichir
et
pour
nous
faire
princes
et
compaignons
des
Anges,
par
sa
mort
nous
recouvrant
la
vie:
si
ces
biens-la,
di-ie,
qui
sont
inestimables,
ne
sont
legerement
consideres
de
nous,
nous
les
priserons,
comme
il
le
faut,
sur
toutes
choses:
voire
nous
quitterons
et
abandonner
ons
tout
pour
les
cercher
et
posseder,
sans
nous
en
lasser
par
travail
aucun,
ne
perdre
courage,
veu
que
c'est
au
pain
de
la [p.
8]
parole
de
Dieu
que
nous
les
trouverons
tous.
Ce
pain
entre
autres
vertus
a
ceste
ci,
c'est
qu'il
fait
de
iour
en
iour,
et
de
plus
en
plus
croistre
en
unite
de
foy
iusques
a
la
hauteur
d'homme
parfait,
celuy
qui
en
est
nourri:
ll
a
aussi
un
goust
si
savoureux,
qu'il
n'y
a
miel,
faisant
comparaison
de
la
douceur
de
l'un
a
l'autre,
qui
ne
soit
trouve
fiel.
Certes
les
fruits
de
la
terre,
voire
les
plus
beaux
et
les
meilleurs,
au
pris
de
cestui-ci
qui
restaure
l'ame,
resiouit
le
coeur,
fortifie
le
debile,
et
console
l'afflige,
sont
tous
fades
et
de
nulle
grace
ou
contentement
Finalement,
outre
ce
que
nous
en
sommes
substantez
avec
un
plaisir
si
grand
que
nulle
langue
ne
le
pourroit
exprimer,
nous
en
sommes
davantage
tellement
enrichis,
que
tous
les
thresors
de
ce
monde
pour
ce
regard
ne
nous
pourroyent
estre
que
fiente,
ordure,
et
toute
povrete.
Sachons
donques
qu'en
ceste
nourriture
spirituelle
gist
toute
nostre
felicite.
Ioinct
que
nous
n'y
travaillerons
point
en
vain:
car
Dieu
le
Createur
ne
nous
envoye
point
auiourd'huy [p.
9]
(graces
immortelles
luy
en
soyent
rendues)
famine
de
ceste
manne
et
doctrine
celeste:
mais
la
donne
et
l'espand
en
toute
abondance
par
tout
le
monde
universel
sans
argent
a
tous
ceux
qui
en
ont
faim:
car
a
ceux
qui
en
sont
ennuyez
et
qui
en
sont
si
souls
qu'ils
la
reiectent
et
vomissent
par
leur
ingratitude,
en
lieu
de
nourriture
elle
leur
tourne
en
poison
mortelle:.
Au
contraive
tant
plus
on
en
a
de
desir,
tant
plus
elle
nourrit
et
profite.
Or
nostre
bon
Dieu
et
Pere
cognoissant
que
nous
riavons
pas
besoin
pour
un
iour
seulement:
mais
tout
le
temps
que
nous
serons
ici
rempans
sur
la
terre,
d'estre
substantes
de
ceste
viande
spirituelle,
et
que
nous
sommes
comme
petis
enfans
qu'il
faut
appateler,
a
ordonne
les
Pasteurs
et
Docteurs
en
son
Eglise,
pour
couper
droitement
a
tous
les
fideles
le
pain
de
sa
doctrine:
tout
ainsi
comme
un
pere,
qui
distribue
du
pain
a
ses
enfans,
le
coupe
par
morceaux
a
chacun
selon
qu'il
voit
leur
estre
necessaire.
Quant
a
ceste
Eglise,
elle
a
bien
a
remercier
Dieu
de
ce
qu'il
l'a
fornie
de
si
bons
et
fideles
Pasteurs
et
si [p.
10]
adroits
a
nous
distribuer
la
parole
de
verite.
Car
en
lieu
de
l'entasser
en
toute
confusion
dans
les
esprits
des
auditeurs,
Us
nous
l'exposent
familierement
par
le
menu
et
d'un
ordre
merveilleux:
en
lieu
de
la
roigner,
deschirer
par
pieces,
tordre
a
un
autre
sens,
et
de
s'arrester
a
Vescorce
sans
penetrer
iusques
au
dedans,
ils
nous
la
proposent
en
son
entier,
en
sa
-perfection
et
en
sa
verite
en
toute
reverence
sans
la
deguiser,
et
nourrissent
nos
ames
de
la
moeile
d'icelle.
Au
reste,
d'autant
qu'entre
tous
Dieu
a
mis
plus
de
graces
de
son
sainct
Esprit
en
M.
Iean
Calvin
nostre
bon
Pasteur
et
Docteur,
comme
par
ses
presches,
lecons
et
escrits
ses
adversaires-
mesmes
sont
convaincus
et
contraints
de
confesser,
nous
l'avons
requis,
ce
qu'il
nous
a
accorde
facilement
pour
l'edification
de
V
Eglise,
de
permettre
que
nous
missions
en
lumiere
dixhuict
de
ses
Sermons,
esquels,
en
autres
points
dont
la
cognoissance
est
fort
necessaire
pour
le
temps
present,
il
a
principalement
traitte
la
matiere
de
la
Iustification.
Afin
que
ceux
qui [p.
11]
n'ont
pas
bien
retenu
tout
ce
qu'ils
en
ont
ouy
a
ses
presches,
ou
qui
n'ont
eu
ce
bien
avec
nous
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