25:634
soyent
point
effeminez,
et
qui
ayent
dequoy
pour
fournir
a,
une
telle
charge,
qu'ils
ayent
bon
zele,
et
courage,
et
magnanimite.
Or
d'autant
que
sans
la
crainte
de
Dieu,
toutes
les
vertus
des
hommes
sont
converties
en
mal,
voici
Iethro
qui
n'a
iamais
ouy
un
seul
mot
de
l'Escriture
saincte,
qui
toutesfois
cognoist
bien
qu'il
est
impossible
que
un
homme
s'acquittast
de
son
devoir
quand
il
aura
a
gouverner
un
peuple,
qu'il
ne
craingne
Dieu.
Si
un
Payen
a
ainsi
parle,
quelle
honte
sera-ce
pour
nous,
quand
auiourd'huy
nous
aurons
moins
de
discretion?
et
toutesfois
on
peut
voir
a
l'oeil
comme
il
en
va.
A-on
ceste
cognoissance,
quand
il
est
question
d'eslire
gens
qui
gouvernent
la
iustice,
qu'il
faut
que
ceci
aille
en
premier
lieu,
c'est
assavoir,
que
la
crainte
de
Dieu
y
soit?
Il
est
vray
qu'encores
confessera-on,
et
nature
nous
y
contraint,
de
dire
qu'il
faut
avoir
gens
prudens,
gens
vertueux,
voire
comme
s'il
y
avoit
ne
prudence
ne
vertu,
si
la
crainte
de
Dieu
ne
domine.
Et
puis
Iethro
pour
mieux
exprimer
les
fruits
de
la
crainte
de
Dieu,
il
adiouste:
Qu'il
y
ait
droiture
et
verite:
comme
s'il
disoit,
que
iamais
un
homme
ne
sera
propre
pour
gouverner,
sinon
qu'il
y
ait
rondeur
en
luy,
qu'il
ne
soit
point
double,
mais
qu'il
y
aille
en
bonne
conscience.
Et
d'autant
que
les
corruptions
aveuglent
les
yeux
des
sages,
et
pervertissent
l'equite
des
bons,
il
dit
que
si
on
veut
avoir
gens
propres
pour
dominer,
qu'il
faut
qu'ils
hayssent
l'avarice,
qu'ils
mesprisent
les
biens
de
ce
monde
pour
s'en
savoir
passer.
Quand
donc
un
telle
lecon
nous
est
monstree
par
un
Payen,
ie
vous
prie,
quelle
vergongne
sera-ce,
que
nous
qui
faisons
profession
d'estre
nourris
en
la
Loy
de
Dieu
et
en
son
Evangile,
et
qui
en
avons
les
aureilles
tant
battues,
que
nous
soyons
encores
nouveaux
a
ceste
doctrine,
et
qu'elle
soit
pour
le
moins
si
mal
pratiquee
entre
nous?
Et
tant
y
a
que
si
nous
n'en
faisons
nostre
profit,
elle
est
escrite
pour
estre
gardee
a
nostre
grande
confusion,
et
pour
nous
rendre
inexcusables.
Ainsi
donc
poisons
bien
ce
qui
est
ici
dit,
que
Moyse
exhorte
le
peuple
de
choisir
gens
entendus
et
prudens,
et
puis
esprouvez:
car
si
on
ordonne
par
esperance
quelqu'un,
et
qu'on
ne
l'ait
point
bien
cognu
ni
experimente,
n'est-ce
point
prophaner
le
siege
de
Dieu
et
de
la
iustice?
Voila
Dieu
qui
se
reserve
toute
principaute
par
dessus
les
hommes,
comme
aussi
il
en
est
digne:
cependant
il
se
veut
servir
toutesfois
des
hommes
mortels,
comme
de
ses
ministres
et
officiers:
mais
si
est-ce
que
le
siege
de
iustice
luy
est
comme
sacre,
ainsi
qu'il
sera
monstre
en
la
lecture
prochaine.
On
ira
prendre
des
gens
a.
l'aventure,
et
ne
sait
on
ce
qu'ils
doyvent
faire,
ne
comment
ils
se
doyvent
porter.
Et
bien
il
faut
essayer
que
cestuy-ci
peut
faire,
quand
ils
sera
la
assis
il
regardera
a
soy.
Voire,
celuy
qui
ne
vou-
|