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633
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
I.
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plus
estroit,
et
que
nous
aurons
un
conte
tant
plus
difficile
a
rendre:
afin
que
nous
apprenions
par
cela
de
nous
tenir
en
nostre
petitesse,
quand
il
plaira
ainsi
a
Dieu.
Et
au
reste,
que
nous
regardions
aussi
tousiours
a
nostre
infirmite,
que
nous
cognoissions
que
nostre
mesure
est
bien
petite,
et
quand
il
plaira
a
Dieu
de
ne
nous
point
eslever,
que
nous
ne
portions
point
envie
a
ceux
qui
sont
en
teLdanger,
et
qui
ont
un
fardeau
si
pesant
sur
leurs
espaules.
S'ils
ne
le
sentent
pas,
tant
pis
pour
eux:
mais
de
nostre
coste
(comme
i'ay
desia
dit)
que
nous
soyons
contens
que
nostre
Seigneur
nous
laisse
la
comme
assis
a
terre,
et
que
nous
n'appetions
point
de
parvenir
plus
haut:
et
cependant
que
nous
ayons
mesmes
compassion
de
ceux
qui
soustiennent
une
charge
difficile,
que
nous
prions
Dieu
qu'il
leur
donne
la
force,
qu'il
les
fortifie
au
besoin
:
car
si
nous
voyons
qu'il
les
laisse,
il
faudra
qu'ils
defaillent
du
tout.
Et
tiercement,
quand
il
plaira
a
Dieu
de
nous
donner
quelque
commission
que
nous
soyons
prests
de
luy
obeir,
voire
selon
nostre
mesure:
mais
que
nous
n'embrassions
point
par
trop,
afin
que
le
proverbe
ancien
ne
soit
accompli
en
nous:
Qui
trop
embrasse
mal
estreint:
mais
que
nous
avisions
de
nous
presenter
a
Dieu,
afin
qu'il
nous
gouverne
par
son
Esprit,
que
nous
facions
chacun
ce
qui
est
de
son
devoir,
que
chacun
s'employe
selon
sa
portion
et
mesure,
et
que
nous
rapportions
tout
en
commun
ce
que
nous
aurons
fait,
a
ce
que
Dieu
en
soit
servi,
et
que
l'utilite
de
nostre
labeur
revienne
au
peuple
qui
nous
sera
commis
en
charge.
Voila
donc
en
somme
ce
que
nous
avons
ici
a
noter.
Or
il
y
a
aussi
maintenant
a
observer
ce
que
dit
Moyse:
Qu'on
elise
gens
sages,
bien
entendus,
gens
esprouvez,
afin
qu7on
les
constitue,
voire
selon
les
lignees,
et
sur
milliers,
et
sur
centaines
f
et
sur
cinquantaines
:
comme
nous
verrons.
Par
cela
nous
est
monstre,
que
quand
on
doit
elire
gens
qui
ayent
charge
publique,
qu'on
doit
les
choisir
avec
discretion,
et
ne
point
prendre
a
la
volee
ceux
qui
s'ingerent
les
premiers,
ou
que
chacun
par
faveur,
ou
par
quelque
vanite
prenne
celuy
que
bon
luy
semblera
:
mais
que
Dieu
preside
sur
une
election
qui
se
fera,
et
que
les
gens
soyent
choisis
tels
qu'on
cognoisse
qu'ils
sont
propres
pour
exercer
l'estat
auquel
on
les
appelle.
Et
notamment
il
nous
faut
bien
observer
ce
qui
est
recite
au
chap.
dixhuitieme
d'Exode,
que
nous
avons
desia
allegue
:
car
Iethro
dit,
qu'il
faut
prendre
gens
vertueux,
craingnans
Dieu,
gens
veritables
et
hayssans
l'avarice,
dit-il.
Qui
est-ce
qui
parle?
un
povre
Payen,
comme
nous
avons
dit:
et
toutesfois
Dieu
gouverne
sa
langue,
tellement
que
nous
ne
saurions
avoir
meilleur
docteur
que
luy,
quand
il
est
question
d'eslire
gens
pour
gouverner
un
peuple.
Il
demande
en
premier
lieu,
gens
vertueux
qui
ne
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