49:632 fit dresser le serpent d'airain par Moyse. Il est vray que voyla les serpens qui se dressent a lencontre du peuple: la morsure est si venimeuse qu'il n'y a point de remede: il ne faut plus aller chercher ne medecin ne chirurgien : car Dieu a fait une playe qui ne se peut guairir, quand il y a morsure de ces feerpens la: et la punition est propre et convenable au crime du peuple: car ils avoyent iette et desgorge leur venin contre Dieu, ceste amertume qu'ils avoyent conceue de languir si longtemps, ce n'estoit sinon qu'un venin, duquel ils pensoyent picquer et navrer Dieu. Or quant et quant il leur donne le chastiment tel qu'ils l'ont merite. Vous me venez ici picquer par vos blasphemes, et vous pensez m'esmouvoir beaucoup, quand il y aura de l'impatience en vous, et que vous aurez iette vos bouillons: or ;e vous envoyeray d'autres morsures: ie n'employeray plus ici ma vertu contre telles vermines que vous : mais vous aurez les serpens qui vous consumeront de leur venin. Voyla une chose espouvantable. Cependant Dieu fait dresser le serpent d'airain, et monstre que iamais il n'exerce telle rigueur sur les pechez du monde, qu'il ne donne tousiours lieu a sa misericorde, et que surtout quand il est question de chastier les siens, et ceux qu'il a appelez a soy, il y aura tousiours quelque semence gardee, ainsi qu'il en est advenu alors. Car quand le peuple crie et gemit a Dieu, il ordonne que le serpent d'airain soit dresse. Il sembloit bien que la chose fust ridicule. S'il n'y avoit medecin qui peut guairir la morsure des serpens, et de quoy a servi une chose en peinture. Voyla un serpent dresse sur une haute perche : on le regarde, et en le regardant sera-on guairi? Il pouvoit donc sembler que Dieu se iouast comme a des petis enfans : mais nous avons desia declare qu'il a voulu donner ce tesmoignage qu'il n'oubliera iamais sa bonte infinie, encores qu'il use de grande rudesse pour punir les hommes en leurs pechez. Voyla pour un item. Le second est qu'il nous faut venir a luy quand nous sommes chastiez de sa main que c'est de la qu'il nous faut chercher le remede : nous nous abusons, si nous pensons eschapper la main de Dieu par nos circuits et longs discours. C'est a luy de pourvoir a tous les maux et a toutes les afflictions qu'il nous envoye. Il y en a beaucoup que quand ils seront affligez de la main de Dieu, ils crieront, Helas et diront qu'il y faut pourvoir. Et comment? Ho, il ne sera question d'appointer avec Dieu : ce sera tousiours de mal en pis, et semble que ils conspirent de tousiours amasser le bois, afin que le feu croisse: et de quoy leur serviront toutes leurs provisions, cependant que Dieu sera enflamme, pensons nons rien gaigner? Et ainsi notons, quand nous aurons offense nostre Dieu, qu'il ne nous faut point tracasser ne ca ne la en nos circuits: car ce ne sera