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ques,
et
Primats,
qui
ne
se
soucient
que
de
chasser,
ou
d'yvrongner,
de
iouer
et
de
paillardes
voila
leur
mestier
ordinaire.
Et
pourquoy?
car
iamais
n'ont
pense,
que
l'honneur
qu'ils
usurpent
fust
conioint
a,
aucune
obligation.
Et
cela
n'a
point
este
seulement
en
l'Eglise,
mais
en
tous
estats.
Si
les
Princes
pensoyent
auiourd'huy
a
la
charge
qu'ils
ont,
assavoir
si
tout
le
monde
seroit
ainsi
trouble
de
guerres,
et
si
chacun
tascheroit
de
ravir
pour
augmenter
ses
bornes?
Car
il
n'y
a
celuy
qui
ait
a
gouverner
une
lieue
de
pays,
qui
ne
s'en
trouve
bien
empesche,
quand
il
regarde
a
l'office
et
au
devoir
qu'il
a
tant
a
Dieu
qu'aux
suiets.
Or
celuy
qui
a
deux
cens
lieues
de
pays
sous
luy,
se
voudroit
assuiettir
tout
le
monde.
Et
pourquoy?
car
il
n'est
point
question
de
ce
fardeau
duquel
parle
ici
Moyse
:
voire
comme
s'il
n'y
avoit
point
une
reigle
donnee
a,
tous
ceux
qui
ont
quelque
preeminence
et
authorite,
que
Dieu
leur
declare
et
prononce
par
la
bouche
de
Moyse
comme
par
son
heraut,
qu'ils
ne
sont
point
des
Idoles
pour
presider
seulement
en
pompe:
mais
qu'il
faut
qu'ils
soustiennent
la
charge
du
peuple,
laquelle
ne
peut
estre
sinon
une
servitude
honorable,
comme
desia
nous
avons
dit.
Cela
mesmes
s'estend
iusques
aux
personnes
privees.
Il
n'y
a
celuy
qui
ne
demande
d'acquerir
tousiours
de
nouveau,
et
quand
il
aura
plus
de
revenu
trois
fois
qu'il
ne
luy
en
faut
pour
son
mesnage,
il
n'est
question
que
d'attrapper,
et
de
conioindre
une
piece
a
l'autre:
car
nul
ne
regarde,
comment
est-ee
que
ie
m'acquitte
de
ce
que
Dieu
m'a
donne?
I'ay
du
bien
entre
mains,
i'ay
famille,
ie
me
devroye
occuper
a
instruire
ma
femme,
mes
enfans,
mes
serviteurs
en
la
crainte
de
Dieu,
ie
devroye
avoir
tousiours
l'oeil
pour
veiller
a
ce
qu'il
ne
se
fist
rien
en
la
maison,
ou
Dieu
soit
offense.
Quant
a
mon
bien,
ie
devroye
m'exercer
en
sorte
que
l'usage
en
fust
reigle
selon
la
volonte
de
Dieu
:
s'il
y
a
abondance,
que
ceux
qui
ont
faute
et
necessite,
soyent
substantez
par
moy.
Or
nul
ne
regarde
a
cela,
mais
ceux
qui
ont
du
bien,
sont
comme
gouffres
pour
engloutir
tout
ce
qu'ils
peuvent
serrer,
il
n'est
question
que
de
mettre
tout
sous
leurs
pattes,
que
nul
ne
sera
secouru
au
besoin:
et
puis
ce
leur
est
tout
un
moyennant
qu'ils
facent
leur
profit:
car
l'honneur
de
Dieu
ne
leur
est
pas
tant
recommande
qu'ils
ne
veulent
estre
enyvrez
en
ce
monde,
et
y
dominer
a
leur
plaisir.
Et
cependant
il
n'est
question
que
de
s'augmenter,
voire
et
ne
regardent
pas
qu'ils
ne
font
que
se
plonger
en
plus
grande
malediction
tousiours.
Notons
bien
donc
la
doctrine
qui
nous
est
ici
donnee
par
l'exemple
de
Moyse,
c'est
qu'un
chacun
de
nous
cognoisse
en
premier
lieu,
quand
il
plaist
a
Dieu
de
nous
mettre
du
bien
entre
mains,
ou
de
nous
eslever
en
quelque
estat,
qu'il
nous
oblige,
et
qu'il
y
a
un
lien
tant
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