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SERMONS
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crainte
et
solicitude,
scachans
que
si
nous
le
tenions
auiourd'huy,
il
ne
souffrira
point
qu'un
tel
mespris
et
ingratitude
demeure
impunie.
Oar
selon
qu'il
se
monstre
plus
liberal
envers
nous,
c'est
raison
aussi
que
de
nostre
coste
nous
taschions
de
cheminer
comme
devant
luy:
et
que
tout
ainsi
qu'il
nous
est
Pasteur,
nous
luy
soyons
brebis,
oyant
sa
voix,
nous
rangeans
par
tout
ou
il
nous
appelle:
Si
nous
luy
sommes
sauvages,
qu'il
n'y
ait
que
rebellion
et
malice
en
nous,
il
faudra
que
nous
cognoissions
qu'il
a
habite
au
milieu
de
nous,
et
qu'il
estoit
nostre
conducteur:
mais
que
cependant
nous
avons
heurte
contre
luy.
Et
cognoissons
qu'il
est
nomme
Pierre
de
scandale,
pour
signifier
que
si
le
peuple
se
heurte
la,
ce
sera
a
sa
roine
et
confusion.
Or
maintenant
nous
scavons
comme
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
nous
veut
gouverner.
Que
si
le
peuple
a
este
condamne
a
languir
par
l'espace
de
quarante
ans
au
desert,
nos
peschez
ne
meritent
ils
pas
que
nostre
Seigneur
nous
traitte
aussi
rudement
ou
plus?
Quand
nous
ferons
comparaison
de
nous
avec
les
Iuifs,
apres
les
avoir
bien
accusez,
il
est
certain
que
nous
trouverons
du
mal
en
nous
au
double:
et
ne
fust-ce
sinon
que
nous
sommes
moins
excusables,
d'autant
que
nous
avons
plus
de
doctrine
et
d'instruction
qu'eux
:
elle
nous
est
mieux
approuvee,
mesmes
les
exemples
de
ce
qui
leur
est
advenu
nous
doyvent
auiourd'huy
servir.
Si
nous
ne
faisons
nostre
profit
de
tout
cela,
ne
meritons
nous
pas
que
Dieu
nous
punisse
en
plus
grande
rigneur?
Or
il
y
a
d'avantage.
Car
encores
que
nos
pechez
ne
vinssent
point
en
condamnation,
si
est-ce
que
Dieu
nous
veut
esprouver,
et
faut
auiourd'huy
que
cest
examen
demeure
en
toute
nostre
vie,
cependant
que
nous
serons
au
monde.
Si
la
dessus
nous
sommes
chagrins,
et
que
nous
ne
puissions
souffrir
la
condition
a
laquelle
Dieu
nous
a
ordonnez,
que
sera-ce?
une
desfiance
que
nous
faisons
a
Dieu.
Et
bien
quand
nous
aurons
bataille
et
fait
tous
nos
esforts
a
l'encontre
de
luy,
ce
sera
pour
nous
rompre
le
col
en
la
fin.
Ainsi
que
ce
passage
nous
induise
a
nous
tenir
en
toute
sobriete
et
modestie
sous
l'obeissance
de
nostre
Dieu.
Et
au
reste,
combien
que
nous
n'ayons
pas
auiourd'huy
les
serpents
brulans
qui
nous
consument,
comme
il
en
est
advenu
a
ce
peuple
la,
et
Moyse
le
recite
:
ce
n'est
pas
que
nostre
Seigneur
mette
en
oublie
nos
fautes,
ne
qu'il
les
veuille
ensevelir.
Car
comme
desia
nous
avons
declare,
s'il
se
reserve
au
dernier
iour
la
punition,
tant
pis,
et
tant
plus
devons
nous
estre
effrayez:
car
il
vaudroit
beaucoup
mieux
qu'il
nous
exterminast,
que
d'avoir
abuse
si
longtemps
de
sa
patience
et
bonte,
et
de
nous
en
estre
mocquez.
Mais
encores
nous
avons
a
noter
un
article
en
ce
passage:
c'est
qu'en
ceste
punition
que
Dieu
fit
adonc,
il
y
eut
quelque
signe
de
misericorde,
quand
il
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