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pour
corriger
toute
ambition,
et
toute
folle
hautesse
en
nous:
c'est
assavoir,
que
nous
examinions
bien
nostre
portee,
et
lors
nous
saurons
que
plustost
il
nous
faudroit
ramper
bas
en
terre,
que
d'appetter
ceste
grandeur
pour
dominer
sur
nos
prochains.
Voila,
di-ie,
les
deux
regards
qui
peuvent
abbaisser
l'orgueil
et
folle
cupidite
de
dominer:
l'un
est,
que
nous
sachions
que
d'autant
plus
qu'un
homme
sera
esleve,
il
est
oblige
aussi
et
a
Dieu,
et
a
ceux
sur
lesquels
il
preside,
comme
il
n'y
a
nulle
preeminence
sans
charge,
voire
sans
servitude
ainsi
que
nous
avons
dit.
Voila
pour
un
item.
Mais
il
nous
faut
aussi
avoir
memoire
que
nous
ne
pouvons
rien,
tant
s'en
faut
que
nul
se
trouve
suffisant
pour
porter
un
gros
fardeau:
qu'on
ne
nous
sauroit
donner
si
peu
de
commission,
que
cela
ne
soit
pour
nous
faire
plier
les
espaules,
voire
courber:
car
nostre
infirmite
est
si
grande,
que
chacun
qui
s'esprouvera
bien
sans
hypocrisie,
et
sans
se
flatter,
verra
qu'il
ne
peut
rien
quasi
du
tout.
Si
donc
nous
pensons
bien
a
une
telle
debilite,
nous
serons
restraints
comme
en
bride,
pour
ne
point
aspirer
si
haut:
car
que
s'ensuit-il
sinon
toute
confusion,
quand
les
hommes
veulent
estre
honorez,
et
cependant
ne
se
veulent
acquitter
de
leur
devoir,
mais
plustost
se
font
la
comme
des
Idoles?
Et
au
reste,
qu'ils
ne
regardent
point
aussi
a
ce
qui
leur
est
donne
de
faculte.
Au
reste,
il
nous
faut
aussi
noter
pour
le
troisieme,
que
Moyse,
combien
qu'il
voye
la
charge
trop
pesante
pour
luy,
ne
s'exempte
point
du
tout
de
sa
vocation
pour
quitter
l'office
que
Dieu
luy
avoit
commis,
mais
il
demande
d'estre
aide
et
secouru,
disant:
Qu'on
elise
gens:
et
ceci
est
bien
a
noter:
car
il
y
peut
avoir
deux
extremitez
vicieuses:
l'une
est
celle
que
nous
avons
desia
condamnee:
c'est
assavoir,
que
les
hommes
ne
regardent
point
a
leur
petitesse,
mais
il
leur
semble
qu'il
ne
leur
coustera
rien
de
dominer:
et
voila
qui
leur
donne
ceste
temerite
et
audace
d'embrasser
plus
qu'ils
ne
peuvent,
et
ils
se
voyent
confus
en
la
fin,
mais
c'est
trop
tard.
Il
y
a
donc
ceste
folle
outrecuidance,
que
quand
les
hommes
s'oublient,
et
ne
pensent
point
a
leur
foiblesse,
ils
entreprennent
par
trop:
et
de
si
folles
entreprinses
il
n'en
peut
venir
que
mal,
d'autant
que
Dieu
les
en
punit.
Or
il
y
a
l'autre
extremite
mauvaise,
c'est
quand
les
hommes
se
sont
rendus
pusillanimes,
lors
qu'ils
voyent
qu'ils
sont
fragiles
tant
et
plus:
et
puis
d'autre
coste,
si
Dieu
les
appelle
a
quelque
estat,
ils
retirent
les
espaules,
pource
qu'ils
voyent
la
charge
estre
trop
difficile
pour
eux,
et
se
voudroyent
exempter
du
ioug,
et
fuir
la
vocation
de
Dieu.
Voila
donc
un
vice,
duquel
il
nous
faut
garder.
Mais
il
y
a
le
moyen
entre
deux,
c'est
quand
nous
voyons
que
la
difficulte
surmonte
nostre
vertu,
que
nous
avisions
d'en
prendre
selon
nostre
portee,
et
de
nous
me-
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